Les rebelles tamouls ont affirmé dimanche avoir tué au moins 60 soldats sri-lankais et en avoir blessé 150 autres, dans une violente contre-offensive au cours de laquelle ils ont repris des positions aux troupes gouvernementales qui assiègent leur «capitale» politique Kilinochchi.

Les Tigres de libération de l'Eelam Tamoul (LTTE) ont affirmé dans un communiqué diffusé sur le site pro-rébellion Tamilnet avoir récupéré les corps de 12 soldats après les violents combats qui se sont produits samedi. Les rebelles n'ont pas donné de bilan des affrontements de leur côté, mais le ministère de la Défense a affirmé que la guérilla avait subi «de lourdes pertes» et que celles des troupes gouvernementales n'étaient pas aussi importantes que le prétendaient les rebelles.

Selon un communiqué du ministère, il y a eu 13 morts et 40 blessés parmi les soldats gouvernementaux.

Le ministère de la Défense a annoncé dimanche que l'armée sri-lankaise avait déployé des hélicoptères de combat en vue d'attaquer les positions rebelles tandis que les troupes au sol prenaient le contrôle de la petite ville de Nedunkerni dans le district de Vavuniya au sud de Kilinochi.

Les forces armées sri-lankaises tentent depuis des mois de faire tomber la «capitale» politique des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), Kilinochchi.

Dans la seule journée de samedi, les forces aériennes sri-lankaises ont effectué sept sorties pour soutenir leurs troupes au sol, notamment pour frapper des cibles dans la région de Wanni (dont Kilinochchi est la capitale), a indiqué le ministère de la Défense. En outre, selon le ministère, la marine sri-lankaise a coulé un navire des rebelles près de la côte nord-est de l'île et transportant des armes et d'autres équipements.

Mardi dernier, au moins 120 rebelles tamouls et 25 soldats sri-lankais avaient été tués, soit l'un des pires bilans depuis des semaines dans la bataille que l'armée gouvernementale mène pour percer les dernières poches de résistance de l'insurrection séparatiste.

Les bilans sont invérifiables de sources indépendantes, puisque l'accès au front est interdit aux journalistes et aux travailleurs humanitaires.

En lutte depuis 1972, les Tigres tamouls, hindouistes, se battent pour l'indépendance du nord et du nord-est du Sri Lanka, un pays peuplé à 75% de Cinghalais bouddhistes. Environ 70 000 personnes ont été tuées en trois décennies, dont plusieurs milliers depuis le regain de violences de la fin 2005. Cette île de 20 millions d'habitants située au sud de l'Inde ne parvient pas à mettre un terme au plus vieux conflit en Asie, où alternent combats et périodes d'accalmies.