Les autorités taïwanaises ont annoncé dimanche que 18.000 poulets abattus le 14 novembre étaient atteints de la grippe aviaire H5N2, forme moins virulente que le virus H5N1, susceptible d'être transmis à l'homme.

Quand une ferme de Luchu dans le sud du comté de Kaohsiung avait signalé que certains de ses poulets étaient morts d'une maladie inconnue le 21 octobre, le ministère de l'Agriculture avait interdit les déplacements de volaille depuis et vers la ferme contaminée. L'abattage de l'élevage avait également été décidé et effectué le 14 novembre. «Nous avons pris des mesures très strictes dans cette affaire conformément  aux règles de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE)», a expliqué à l'AFP Huang Kwo-ching, directeur adjoint de l'Inspection de la santé animale.

Un rapport d'inspection publié samedi a toutefois montré que les poulets de Luchu avaient contracté le virus H5N2, forme moins virulente que le H5N1 qui est susceptible de se transmettre aux humains. Mais, selon le ministère, ces résultats ont été connus trop tard pour éviter que les poulets ne soient abattus. Selon M. Huang, «il n'était pas nécessaire d'abattre ces poulets».

L'OIE a été informée samedi de la contamination de l'élevage et de la nature du virus, a précisé le fonctionnaire taïwanais. Depuis la découverte du foyer de grippe aviaire à Luchu, 76 fermes situées dans un rayon de 3 km du foyer d'infection sont sous surveillance.

Taïwan a suspendu ses exportations de volaille mais l'île pourrait être autorisée à les reprendre si aucun nouveau foyer de H5N2 n'est signalé dans les trois mois à venir.

Aucun cas de H5N1 n'a été signalé à Taïwan même si en 2005, les autorités avaient annoncé l'abattage de huit oiseaux contaminés introduits en contrebande depuis la Chine.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la forme humaine de la grippe aviaire a tué près de 250 personnes depuis 2003, surtout en Asie du sud-est. Les contaminations par le virus H5N1 se sont jusqu'ici produites de l'animal vers l'homme mais les scientifiques craignent une mutation du virus permettant une contamination d'homme à homme, ce qui pourrait potentiellement provoquer une épidémie mondiale meurtrière.