Le nouveau premier ministre thaïlandais Abhisit Vejjajiva a rendu publique samedi la composition de son gouvernement, qui s'est fixé pour objectifs la relance de l'économie et la réconciliation nationale, mais ses choix ont été immédiatement critiqués.

La liste a été approuvée par le roi Bhumibol Adulyadej, cinq jours après le vote du parlement qui a chargé M. Abhisit de prendre la tête d'un gouvernement de coalition dirigé par le Parti démocrate. Le ministre de l'économie est Korn Chatikavanij, qui a travaillé pour la banque d'affaires JP Morgan Chase. Comme le premier ministre, il est âgé de 44 ans, diplômé d'Oxford et vient de la haute bourgeoisie.

Celui des affaires étrangères est Kasit Piromya, 64 ans, diplômé de l'université américaine de Georgetown, ancien ambassadeur en Allemagne, au Japon et aux États-Unis. Ce nationaliste convaincu aura pour tâche d'accueillir un sommet des pays du sud-est asiatique (Asean) en janvier ou février. Il entend également obtenir le retour en Thaïlande de l'ancien premier ministre en exil Thaksin Shinawatra, condamné en octobre à deux ans de prison pour corruption.

La nomination de M. Kasit a suscité des critiques, car il avait soutenu les manifestants qui occupaient les aéroports de Bangkok fin novembre.

D'autres nominations ont également été critiquées, certains ministres étant jugés inexpérimentés.

Les milieux d'affaires ont ainsi fait savoir qu'ils étaient déçus des choix concernant l'industrie et le commerce.

La nomination du nouveau premier ministre est intervenue le 15 décembre après la dissolution par la justice thaïlandaise du PPP (Parti du pouvoir du peuple) au pouvoir qui a contraint le gouvernement de Somchai Wongsawat à démissionner.

M. Abhisit s'est engagé à rétablir la stabilité et à tendre la main à ses adversaires après six mois de protestations contre le précédent gouvernement accusé de soutenir l'ex -remier ministre Thaksin. Ces manifestations ont culminé avec l'occupation des aéroports qui ont bloqué quelque 350 000 touristes.