Les autorités de Corée du Nord ont annoncé jeudi l'arrestation d'un homme accusé d'une «mission terroriste» contre le numéro un nord-coréen Kim Jong-Il, soi-disant commanditée par un service secret sud-coréen.

Un porte-parole du ministère de la Sécurité, cité par l'agence officielle nord-coréenne KCNA, a déclaré qu'un homme du nom de Ri avait été interpellé alors qu'il s'apprêtait à accomplir «une mission terroriste» sur ordre d'une «organisation du renseignement des fantoches» sud-coréens avec l'objectif de «nuir à la sécurité» de Kim Jong-Il.

L'homme aurait franchi la frontière entre les deux Corée dans le sens nord-sud en début d'année et aurait été intercepté par un agent secret sud-coréen nommé Hwang, selon KCNA qui cite un communiqué du ministère.

Ri aurait été «retourné» par les services secrets sud-coréens avant d'être renvoyé dans le nord pour recueillir des informations sur les déplacements de Kim Jong-Il et le traquer grâce à des moyens techniques, explique le ministère.

Dans le même communiqué, Pyongyang annonce aussi avoir déjoué une tentative d'«agents secrets» d'obtenir des échantillons pour prouver que la Corée du Nord poursuit des activités nucléaires.

Un autre complot visant à amener de hauts responsables nord-coréens à faire défection grâce à «une Coréenne corrompue résidant en Chine et embauché comme espion» a également été déjoué, affirme le ministère.

Il dénonce en outre des tentatives de créer une Eglise clandestine en Corée du Nord et d'encourager des défections pour créer dans le Sud un centre de «fabrication de désinformation» sur les violations des droits de l'Homme par Pyongyang.

Le régime nord-coréen invoque la politique «hostile» de Séoul à son égard, qui a atteint, selon le communiqué, un degré «extrêmement téméraire et dangereux», pour justifier la révélation, ce jeudi, de ces affaires toutes imputées à des services secrets sud-coréens.

Les relations entre les deux Etats coréens se sont tendues depuis l'arrivée au pouvoir à Séoul en février du gouvernement conservateur du président Lee Myung-Bak. Ce dernier lie toute aide économique majeure qu'il pourrait accorder à Pyongyang à des progrès dans le dossier du nucléaire nord-coréen.

Cette série d'accusations contre Séoul intervient le même jour où le commandant des forces armées américaines en Asie-Pacifique, l'amiral Timothy Keating, a affirmé que Kim Jong-il était «vivant» et «continue d'exercer le pouvoir».

Pyongyang cherche depuis des mois à faire taire des rumeurs persistantes sur une dégradation de l'état de santé du dirigeant nord-coréens.

Jeudi, KCNA a par ailleurs fait état d'une visite de Kim Jong-Il dans une usine d'acier du nord du pays, après avoir publié mardi une série de photos non datées de lui.

Selon de nombreuses informations ayant circulé à l'étranger, M. Kim, 66 ans, aurait été victime d'une attaque cérébrale à la mi-août.

«Je pense qu'il est vivant et qu'il est relativement en possession de ses facultés», a déclaré l'amiral Keating.