Le Pakistan a regretté mercredi que les attaques de Bombay fin novembre aient provoqué une pause dans le processus de paix avec son voisin indien, mais s'est dit confiant dans la capacité des deux pays à surmonter ce «revers».

«Cet incident malheureux est un revers (...) dans la mesure où le dialogue marque une pause en ce moment», a déclaré à la presse le ministre des Affaires étrangères, Shah Mehmood Qureshi, à des journalistes à Islamabad.

«J'ai confiance, nous allons surmonter cette situation, ce n'est qu'un hoquet (...). L'avenir du Pakistan dépend de ses bonnes relations de voisinage avec l'Inde, il est donc de ma responsabilité de développer des relations bilatérales cordiales», a-t-il ajouté.

Les deux puissances militaires nucléaires et frères-ennemis de la région se sont déjà opposées lors de trois guerres depuis leur création en 1947. Elles ont failli en déclencher une quatrième fin 2001, quand l'Inde avait accusé le même groupe qu'elle soupçonne dans les attaques de Bombay d'avoir attaqué son Parlement.

Mais, même si le fragile processus de paix entamé en 2004 a essuyé un coup de froid depuis les attaques d'un commando islamiste qui a fait 163 morts (en plus de neuf assaillants) en trois jours à Bombay fin novembre, l'Inde a répété mardi qu'elle excluait un nouveau conflit militaire.

«J'admets qu'il y a une pause dans le processus de dialogue global à cause des attaques sur Bombay», a déclaré mardi le ministre indien des Affaires étrangères, Pranab Mukherjee.

Mais, simultanément, le ministre de la Défense A.K. Antony répétait que l'Inde ne projetait pas d'attaquer le Pakistan, tout en pressant Islamabad de réprimer les groupes musulmans fondamentalistes, sous peine d'affecter durablement des relations bilatérales déjà extrêmement tendues.

«Face au terrorisme, je suis convaincu que nous avons le même objectif, que nous sommes confrontés au même défi, alors tendons-nous la main pour vaincre l'ennemi», a conclu M. Qureshi.

La communauté internationale, en particulier Washington et Londres, qui multiplient les appels à l'apaisement entre les deux voisins, soulignent avec insistance que le Pakistan est en proie à une vague d'attentats perpétrés par les islamistes proches d'Al-Qaïda, qui a fait près de 1.500 morts en 16 mois. Et que son armée combat les talibans et Al-Qaïda, qui ont reconstitué leurs forces dans les zones tribales du nord-ouest, frontalières avec l'Afghanistan.