Les manifestants thaïlandais de l'Alliance du peuple pour la démocratie (PAD) arrêteront toutes leurs actions dans Bangkok à partir de mercredi matin, a annoncé mardi soir le fondateur du mouvement.

Cette annonce, qui concerne notamment les aéroports, a été faite quelques heures après un ordre de dissolution du parti au pouvoir émanant de la Cour constitutionnelle qui a également interdit au Premier ministre Somchai Wongsawat d'exercer toute activité politique pendant cinq ans.

Les militants ultra-royalistes de la PAD occupent depuis une semaine les grands aéroports civils de Bangkok (Suvarnabhumi et Don Mueang), empêchant le départ de 350 000 passagers.

«L'Alliance du peuple pour la démocratie a accepté de cesser les manifestations après une longue campagne de 192 jours. Nous avons remporté une victoire et atteint nos objectifs», a déclaré le fondateur de la PAD, Sondhi Limthongkul, dans une déclaration lue à la presse.

«Toutes les manifestations cesseront à partir du (mercredi) 3 décembre à 10H00 (22 h HNE)», a-t-il précisé.

Mais M. Sondhi s'est montré menaçant dans l'éventualité d'un retour aux affaires des partisans de l'ancien homme fort de la Thaïlande, Thaksin Shinawatra. M. Somchai, contraint mardi à la démission, est le beau-frère de M. Thaksin.

«La PAD est prête à redescendre dans la rue si des gens du régime de Thaksin revienne (au pouvoir) ou si un quelconque gouvernement essaie d'amender la Constitution ou de brider le pouvoir de la monarchie», a affirmé M. Sondhi.

La dernière Constitution thaïlandaise a été adoptée en août 2007 sous l'impulsion des généraux qui, un an plus tôt, avaient renversé M. Thaksin à la suite d'accusations de corruption. L'ex-Premier ministre vit aujourd'hui en exil.