Des avertissements des services de renseignement, indiens notamment, sur la préparation d'attentats à Bombay, avant les attaques qui ont fait plus de 170 morts la semaine dernière, ont été ignorés, a affirmé lundi la presse indienne.

Selon le Hindustan Times, les services de renseignements disposaient d'informations précises depuis au moins dix mois concernant la préparation par des militants du groupe Lashkar-e-Taïba, basé au Pakistan, d'une attaque sur des hôtels cinq étoiles de Bombay (ouest), la capitale économique de l'Inde.

L'information venait d'un membre du Lashkar arrêté en février dans le nord de l'Inde, selon le Times, qui cite un agent l'ayant interrogé.

Selon ce dernier, le membre du Lashkar avait séjourné dans une pension à Bombay à la fin de l'année dernière, et «étudié précisément chaque étage» des hôtels de luxe qui ont été visés par les attaques de la semaine dernière, le Taj Mahal et l'Oberoi/Trident.

Il avait aussi révélé que les assaillants viendraient probablement par la mer.

Selon le Times of India, les services de renseignements avaient prévenu le Conseil de sécurité nationale indien en septembre que l'hôtel Taj Mahal pourrait être une cible et le 12 novembre qu'une attaque viendrait de la mer.

Citant des sources du RAW, le renseignement militaire indien, le Times indique que des conversations téléphoniques interceptées, dans lesquelles on entendait le chef du Lashkar-e-Taïba dire que «le cargo est en route», avaient été transmises à la marine et aux garde-côtes le 18 novembre.

Les assaillants sont arrivés à Bombay en canots pneumatiques, débarqués d'un bateau qu'ils avaient détournés, selon la presse indienne. Ils ont attaqué notamment les deux hôtels de luxe, un centre culturel juif, un hôpital et la gare, faisant au moins 172 morts et près de 300 blessés.

Le principal suspect est le Lashkar-e-Taïba, un groupe islamiste clandestin pakistanais qui refuse que le Cachemire, peuplé majoritairement de musulmans, fasse partie de l'Inde.

Le ministre indien de l'Intérieur Shivraj Patil a démissionné dimanche et d'autres hauts responsables, dont le conseiller à la sécurité nationale M.K. Narayanan, ont présenté leur démission.