La Corée du Nord, dénonçant une campagne de propagande contre son leader Kim Jong-il, a accusé mardi la Corée du Sud de préparer une attaque préventive contre elle et menacé de réduire le Sud à l'état de «débris» en guise de représailles.

L'armée nord-coréenne a menacé de lancer «une attaque préventive plus puissante et sophistiquée» si la Corée du Sud déclenchait de son côté une frappe préventive.

«Les autorités fantoches (de Séoul) feraient mieux de garder en tête que nos attaques préventives réduiront tout...à l'état de débris, et ne mettront pas seulement le feu», a menacé l'armée nord-coréenne dans un communiqué diffusé par l'agence officielle nord-coréenne KCNA.

«Cela s'avérera être une guerre juste... visant à construire un État indépendant réunifié», a ajouté le communiqué.

L'armée nord-coréenne a décrit sa capacité de frappe comme étant «bien supérieure à ce que l'on peut imaginer, reposant sur une force de frappe plus puissante que l'arme nucléaire».

Le régime de Pyongyang, qui compte une armée de 1,1 million d'hommes, déploie depuis des années des centaines de missiles conventionnels dirigés vers la Corée du Sud.

Cette mise en garde de Pyongyang, utilisant une rhétorique inhabituellement forte, intervient en réponse à l'envoi lundi depuis la frontière intercoréenne, par des militants sud-coréens, de dizaines de milliers de tracts appelant à la chute du leader nord-coréen Kim Jong-il.

Ces militants, parmi lesquels des réfugiés nord-coréens, ont appelé la population nord-coréenne à se soulever contre son leader Kim Jong-il, qu'ils qualifient de dictateur «meurtrier».

Lundi, la Corée du Nord avait de nouveau menacé d'expulser les quelques responsables sud-coréens encore présents sur un complexe industriel exploité conjointement par les deux pays si Séoul ne faisait pas cesser cette campagne de propagande.

Pour Koh Yu-hwan, professeur à l'Université Dongkuk de Séoul, «l'avertissement ne se limite pas à des mots, car l'armée nord-coréenne ne tolèrera jamais qu'on calomnie son leader».

Les relations inter-coréennes se sont sensiblement dégradées depuis l'arrivée au pouvoir à Séoul du président Lee Myung-bak en février, un conservateur qui prône une ligne intransigeante à l'égard de Pyongyang.

Mardi, le premier ministre japonais, Taro Aso, citant un rapport des services de renseignement, a indiqué que Kim Jong-il était vraisemblablement hospitalisé mais toujours capable de prendre des décisions

Le Japon dispose «d'informations selon lesquelles il est probablement à l'hôpital», a déclaré M. Aso devant le parlement japonais

La santé de Kim Jong-il et sa succession font l'objet de nombreuses rumeurs depuis son absence le 9 septembre à la grande parade marquant le 60e anniversaire du régime de Pyongyang.

Les autorités américaines et sud-coréennes estiment que M. Kim a été victime d'une attaque cérébrale mais qu'il est toujours au pouvoir.