Des milliers de personnes ont défilé vendredi dans le centre de Bangkok pour dénoncer «la répression» d'une manifestation antigouvernementale le 7 octobre, mais le Premier ministre Somchai Wongsawat a réaffirmé qu'il ne démissionnerait pas.

La veille, le chef de l'armée, le général Anupong Paojinda, avait accentué la pression sur M. Somchai, affirmant que s'il était à la place du Premier ministre, il partirait.

«Le gouvernement ne peut pas abandonner son devoir», a affirmé vendredi M. Somchai lors d'une conférence de presse retransmise en direct à la télévision.

«Que je démissionne ou que je ne démissionne pas dépendra de l'intérêt national», a-t-il dit. Et, comme on lui demandait de réagir aux déclarations du général Anupong, le Premier ministre a répondu: «C'est seulement (son) opinion».

La police s'est tenue à l'écart vendredi des manifestants qui ont marché dans le principal quartier commercial de la capitale thaïlandaise en brandissant des photos de M. Somchai, barrées de la mention «meurtrier». La police a estimé à 5.000 le nombre de manifestants.

Le 7 octobre, deux personnes ont été tuées et 478 blessées lorsque la police a dispersé sans ménagement des milliers d'opposants royalistes qui avaient organisé le blocus du Parlement de Bangkok.

Toutes ces manifestations sont organisées par «l'Alliance du peuple pour la démocratie» (PAD) qui campe depuis le 26 août devant le siège du gouvernement dominé par le Parti du pouvoir du peuple (PPP).

La PAD est une coalition extraparlementaire hétéroclite, dirigée par des hommes d'affaires, d'anciens officiers et des syndicalistes n'ayant qu'un point commun: leur haine de Thaksin Shinawatra, Premier ministre renversé par des généraux royalistes en septembre 2006 et réfugié en Grande-Bretagne à la suite d'accusations de corruption.

M. Somchai, Premier ministre depuis le 17 septembre, n'est autre que le beau-frère de M. Thaksin.

Le PPP avait largement remporté en décembre 2007 des législatives, premières élections depuis le putsch de l'année précédente.