Le premier ministre thaïlandais Somchai Wongsawat a déclaré samedi qu'il pourrait démissionner, moins d'un mois après sa nomination à la tête du gouvernement, à la suite des violences survenues cette semaine lors des manifestations de l'opposition qui réclame sa tête.

M. Somchai a déclaré à des journalistes qu'il réfléchissait à cette possibilité alors que les protestataires déterminés se préparent à un nouveau rassemblement massif. Il est membre du Parti du peuple (PPP) dominé par des alliés de l'ancien premier ministre Thaksin Shinawatra, au pouvoir de 2001 à 2006 avant d'être renversé par des généraux royalistes sous l'accusation de corruption. M. Thaksin est réfugié depuis en Grande-Bretagne.

Le mouvement de protestation de l'Alliance du peuple pour la démocratie (PAD), coalition hétéroclite d'opposants qui occupe depuis le 26 août le siège du gouvernement, a dégénéré en affrontements mardi à Bangkok entre policiers et manifestants faisant deux morts et 478 blessés.

À la question de savoir s'il démissionnera ou dissoudra le parlement, M. Somchai, beau-frère de Thaksin, a répondu: «C'est une possibilité que je dois examiner, ce qu'il vaut mieux à court et à long terme. Je ne suis pas attaché à l'idée d'être premier ministre», a-t-il ajouté.

«Je dois étudier les arguments pour et contre de chaque scénario, tel que dissoudre le Parlement ou démissionner», a-t-il ajouté.

Vendredi, son porte-parole avait affirmé qu'il ne partirait pas, mais ces derniers jours, la hiérarchie militaire a pressé le premier ministre de prendre décider de son avenir et de résoudre la crise.

M. Somchai a insisté qu'il n'y avait pas de tensions entre lui et les militaires. «Je leur parle toujours. Il n'y a pas de conflit», a-t-il assuré.

Peu auparavant, le chef de l'armée, le général Anupong Paojinda, avait appelé le gouvernement a assumer la responsabilité des violences de cette semaine.

«Le gouvernement doit assumer la responsabilité de ses actions. Il doit enquêter sur les dysfonctionnements survenus après l'ordre donné à la police de disperser la foule», a-t-il déclaré à une chaîne de télévision.

«Il existe beaucoup de manières pour un gouvernement de se montrer responsable afin que le pays puisse aller de l'avant», a ajouté le général Anupong.

À la question de savoir si l'armée pourrait reprendre la main, il a répondu: «Un coup d'État en cette période ne résoudra pas les problèmes». «La position de l'armée est la suivante: pas de coup d'État», a-t-il promis.

Le mouvement d'opposition PAD, qui compte parmi ses dirigeants des hommes d'affaires, d'anciens officiers et des syndicalistes, a juré de poursuivre son mouvement tant que le PPP serait au gouvernement.