Les pays asiatiques, en particulier l'Inde, la Corée du sud et Taiwan, devraient rejoindre la majorité de la communauté internationale en adoptant un moratoire sur la peine de mort, a plaidé vendredi Amnesty international.

«Il y a un an, la grande majorité des pays a voté en faveur d'un moratoire sur la peine de mort aux Nations unies. Cette année, nous demandons aux dirigeants d'Asie de faire un pas supplémentaire en en faisant une réalité», a expliqué Irene Khan, secrétaire générale de l'organisation de défense des droits de l'Homme, à l'occasion de la Journée mondiale contre la peine de mort ce vendredi.

«Les condamnations à mort continuent d'être prononcées pour tout un éventail d'infractions et des personnes sont exécutées après des procès souvent inéquitables dans un certain nombre de pays d'Asie», a-t-elle poursuivi dans un communiqué, où est dénoncé le «manque terrible de transparence sur l'utilisation de la peine de mort».

Soulignant que les deux-tiers des pays ont aboli la peine de mort par législation ou dans la pratique, Amnesty a précisé qu'au moins 1252 personnes ont été exécutées en 2007 dans 24 pays et au moins 3347 condamnées à la peine capitale.

88% des exécutions ont été le fait de cinq pays: la Chine (au moins 470), l'Iran (317), l'Arabie saoudite (143), le Pakistan (au moins 135) et les Etats-Unis (42). En Asie seulement, 664 exécutions ont été pratiquées.

En Asie, quatorze pays pratiquent toujours des exécutions mais 24 ont aboli la peine de mort par la loi ou dans la pratique, a relevé Amnesty.

«Il y a une fenêtre d'espoir et de chance pour une évolution en Asie. Aujourd'hui, nous appelons l'Inde, la Corée du sud et Taiwan à se joindre à la tendance mondiale d'une fin des exécutions et à donner l'exemple au reste du continent», a relevé Mme Khan.

Si des condamnations à mort étaient toujours prononcées dans ces trois pays en 2007, aucune exécution n'a été effectuée en Inde depuis 2004, en Corée du sud depuis 1997 et à Taiwan depuis 2005.