Au moins 72 personnes ont trouvé la mort dans un séisme survenu dimanche dans le sud du Kirghizstan, près de la frontière chinoise, qui a détruit un village d'un millier d'habitants, a annoncé lundi le ministère kirghize des Situations d'urgence.

«Selon les dernières informations disponibles, 72 personnes ont péri», a indiqué le vice-ministre des Situations d'urgence, Touratbek Djounouchaliev, à des journalistes.

Selon ce responsable, plus de 60 personnes ont «besoin d'une hospitalisation d'urgence» et 128 maisons ont été détruites.

Le séisme est survenu dans la région d'Alaï, montagneuse et difficile d'accès à quelque 400 km au sud de la capitale kirghize, Bichkek. Un précédent bilan avait fait état d'au moins 65 morts et de plus de 100 blessés.

Lundi, les sauveteurs continuaient leurs recherches pour tenter de retrouver des survivants sous les décombres. «Des brigades supplémentaires de sauveteurs et de médecins ont été envoyées sur place. La Croix Rouge fournit de la nourriture, des tentes, des couvertures aux victimes», a dit le vice-ministre.

«Les images que nous avons vues sont terrifiantes. Le village de Noura est détruit entièrement, à 100%, il y a beaucoup de blessés», a indiqué pour sa part le ministre des Situations d'urgence Kamtchybek Tachiev. «Un hélicoptère est en train de transporter les blessés les plus graves à Och (sud-ouest) où ils seront hospitalisés», a-t-il ajouté.

Noura, situé à 50 km de l'épicentre du séisme, comptait avant la secousse 961 habitants. Le bourg se trouve à 180 km du centre administratif de la région d'Alaï et 76 km de la clinique la plus proche, à Sary-Tash, qui ne compte que cinq places.

«Les maisons étaient vétustes, en argile et en paille, c'est pourquoi elles ont été complètement détruites», a estimé le directeur de l'Institut de sismologie à Bichkek, Kanatbek Abdrakhmatov, interrogé par l'AFP, qui n'a pas exclu d'autres secousses «dans les cinq ou sept prochains jours».

Le président kirghize Kourmanbek Bakiev devait se rendre sur place pour contrôler personnellement les opérations de sauvetage et l'aide fournie aux victimes, a indiqué la présidence.

L'Institut de géophysique américain (USGS) a annoncé dimanche soir qu'un puissant séisme de magnitude 6,6 avait frappé le Kirghizstan à 15H52 GMT, une vingtaine de minutes avant qu'une nouvelle secousse, plus modérée, ne survienne à quelques kilomètres de là dans le nord-ouest de la Chine.

L'épicentre du séisme est situé à 27 km de profondeur, non loin de la frontière avec la Chine, à 48 km au nord de Karakul au Tadjikistan, et à 58 km à l'est de Sary-Tash au Kirghizstan, selon l'USGS.

Dans la capitale kirghize Bichkek, où un sommet de la Communauté des Etats indépendants (CEI, ex-URSS moins Etats baltes) doit se tenir jeudi, des secousses moins fortes, de magnitude 4 ont été ressentis par les habitants.

Le président russe Dmitri Medvedev a adressé ses condoléances aux Kirghizes et ordonné à son gouvernement d'accorder une aide aux victimes, a indiqué le Kremlin, dans un communiqué.

Un avion de transport Il-76 doit décoller mardi de Moscou pour le Kirghizstan, afin de fournir une aide humanitaire, notamment des tentes à ceux dont les maisons ont été détruites, a indiqué le ministère russe des Situations d'urgence, cité par l'agence Interfax.

Des secousses de magnitude 4-4,5 ont été enregistrées dimanche dans le nord-est du Tadjikistan voisin, près de la frontière avec le Kirghizstan et de la Chine, sans faire de victimes a indiqué à l'AFP le comité des Situations d'urgence tadjik.

Lundi, un séisme de magnitude 6,6 est également survenu au Tibet à 16H30 (08H30 GMT) dans une zone située à 84 km à l'ouest de Lhassa, la capitale de cette région de Chine.