Au moins 42 rebelles tamouls du Sri Lanka et deux soldats gouvernementaux ont été tués au cours d'une offensive de l'armée destinée à faire tomber la «capitale» politique de la guérilla dans le nord de l'île, a annoncé vendredi le ministère de la Défense.

Ces nouveaux combats, au sol et sur mer, ont fait aussi depuis jeudi des dizaines de blessés dans les deux camps, a affirmé Udaya Nanayakkara, porte-parole du ministère dont le bilan, invérifiable de source indépendante, fait état de 7.158 insurgés tamouls et 697 soldats tués depuis le 1er janvier.

Les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) n'ont, comme d'habitude, pas commenté ce dernier bilan. Mais ils ont reconnu que l'aviation sri-lankaise avait bombardé dans l'après-midi le siège de leur «police» dans leur «capitale» politique, Kilinochchi, dans le nord.

Via le site internet Tamilnet qui relaie leurs revendications, les LTTE avaient déjà admis jeudi qu'un bombardement par des avions de chasse sri-lankais avait provoqué des «dégâts importants» et fait deux blessés.

Colombo a lancé depuis des semaines une grande offensive terrestre et aérienne dans ces régions septentrionales, dont une partie est contrôlée par les LTTE. Tous les jours, les combats y font des dizaines de morts dans les deux camps.

Le 25 septembre, l'armée de terre avait assuré n'être plus qu'à quatre kilomètres de Kilinochchi, repaire du numéro 1 des Tigres tamouls, Velupillaï Prabhakaran. La chute de cette bourgade constituerait un grave revers pour la guérilla, après 36 ans de conflit séparatiste.

En lutte depuis 1972, les Tigres tamouls, hindouistes, se battent pour l'indépendance du nord et du nord-est du Sri Lanka, un pays peuplé à 75% de Cinghalais bouddhistes. Quelque 70.000 personnes ont été tuées en trois décennies et des milliers sont mortes depuis le regain de violences de la fin 2005.