L'armée sri-lankaise a assuré jeudi qu'elle se trouvait tout près de la «capitale» des séparatistes tamouls, une localité du nord de l'île dont la chute constituerait un grave revers pour la rébellion.

«Nos forces se trouvent à environ quatre kilomètres de la ville de Kilinochchi dont nous pouvons déjà apercevoir les immeubles», a déclaré le général Sarath Fonseka, chef de l'armée de terre du Sri Lanka. «Notre campagne militaire ne cessera pas tant que nous n'aurons pas libéré notre mère-patrie des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE)», a-t-il martelé, jugeant que le numéro 1 des Tigres, Velupillai Prabhakaran, «était dorénavant un animal en cage».

L'armée du Sri Lanka a lancé une grande offensive terrestre et aérienne dans le nord, dont une partie est encore contrôlée par la guérilla. Les combats y sont quotidiens, au prix de dizaines de morts dans les deux camps.

Il y a une semaine, face à l'aggravation des accrochages, les organisations humanitaires internationales, dont celles des Nations unies, se sont retirées du nord, en dépit de craintes pour le sort de dizaines de milliers de civils tamouls de régions quasiment coupées du monde.

Le président nationaliste sri-lankais Mahinda Rajapakse a maintes fois assuré que ses troupes s'empareraient d'ici à la fin de l'année de la «capitale» politique des Tigres, démantèleraient ainsi le mini-Etat contrôlé de facto par les rebelles, avec l'espoir de mettre un terme à 36 ans de conflit séparatiste.

Indépendant de la Grande-Bretagne depuis le 4 février 1948, le Sri Lanka, anciennement Ceylan, peuplé de 20 millions d'habitants, s'enlise dans le plus vieux conflit en cours en Asie: une petite guerre oubliée où alternent phases de combats, attentats et périodes d'accalmie.

En lutte depuis 1972, les Tigres tamouls, hindouistes, se battent pour l'indépendance du nord et du nord-est de ce pays peuplé à 75% de Cinghalais bouddhistes. Quelque 70.000 personnes ont été tuées en trois décennies et des milliers sont mortes depuis le regain de violences de la fin 2005 lorsqu'a été élu le président Rajapakse.