L'ancien Premier ministre japonais Junichiro Koizumi, l'un des dirigeants les plus populaires du Japon de l'après-guerre, a décidé de quitter la politique à 66 ans, ont annoncé jeudi des médias nippons.

Premier ministre d'avril 2001 à septembre 2006, le mandat le plus long depuis les années 60, M. Koizumi, toujours député, a décidé de ne pas se représenter aux prochaines élections législatives, selon les chaînes de télévision NHK, Nippon Television et l'agence Jiji Press.Aucune confirmation n'a pu être obtenue dans l'immédiat auprès des proches de M. Koizumi.

Cette information intervient au lendemain de l'élection de Taro Aso comme nouveau Premier ministre du Japon, alors que M. Koizumi avait soutenu la candidature de l'ancienne ministre de la Défense Yuriko Koike.

Les deux hommes sont membres du Parti libéral démocrate (PLD), le mouvement de droite au pouvoir au Japon depuis 1955 presque sans interruption.

M. Aso, parfois présenté comme un membre de la «vieille garde» du PLD est favorable à une relance économique par la dépense publique, alors que M. Koizumi est un libéral favorable à une maîtrise des dépenses.

M. Koizumi était devenu très populaire comme chef du gouvernement, en affirmant vouloir arrêter les «vieilles pratiques» du PLD et ses liens parfois incestueux avec les milieux.

Il avait combattu une partie de son propre camp pour lancer son chantier majeur, la privatisation de la Poste japonaise, considérée comme la plus grande banque du monde.

Pour imposer cette réforme, il avait convoqué des législatives anticipées, n'hésitant pas à présenter des candidats acquis à sa cause contre des députés du PLD opposés à la privatisation. Son triomphe en septembre 2005 lui avait permis de lancer son projet.

Le bilan de M. Koizumi avait été entaché par un net refroidissement des relations du Japon avec la Chine et la Corée du Sud.

Ces deux pays voisins, victimes de la politique impérialiste de Tokyo dans la première moitié du XXe siècle, reprochaient à M. Koizumi ses visites à Yasukuni, un sanctuaire shintoïste où sont honorées les âmes des soldats morts pour le Japon, y compris des criminels de guerre.