(Brasilia) Le Tribunal électoral supérieur du Brésil a annoncé lundi l’ouverture le 22 juin d’un procès contre l’ex-président Jair Bolsonaro pour abus de pouvoir politique et désinformation, qui pourrait le rendre inéligible à des mandats publics.

Les juges se réuniront en séance plénière pour analyser les accusations qui pèsent contre l’ancien dirigeant d’extrême droite et, en cas de condamnation, ce dernier pourrait être déclaré inéligible à des mandats publics pendant huit ans.

C’est en tout cas la sanction requise par le Parquet contre Jair Bolsonaro pour « abus de pouvoir politique et usage inapproprié des moyens de communication », selon le tribunal.

Au besoin, les délibérations pourront se poursuivre les 27 et 29 juin.

M. Bolsonaro est sous le coup d’une enquête pour s’en être pris à la justice électorale et avoir critiqué, sans preuve, la fiabilité du vote électronique au Brésil, quelques mois avant le scrutin présidentiel qui a donné Lula vainqueur.

Lors d’un discours en juillet 2022 au palais présidentiel, il avait en effet déclaré devant des diplomates européens vouloir « corriger des failles » dans le système électoral et demandé la « transparence » du vote.  

L’ex-président avait alors évoqué une possible participation de l’armée à son dessein.

Le Brésil a recours au vote électronique depuis les municipales de 1996 et, jusque-là, aucun problème de sécurité n’a été relevé.  

L’ancien dirigeant fait face à plus d’une dizaine de procédures administratives devant le tribunal électoral pour abus de pouvoir politique et économique présumés au cours de la période électorale de 2022.

Il est également visé par la Cour suprême dans quatre affaires, notamment celle du saccage des lieux de pouvoir de la capitale Brasilia par des partisans le 8 janvier, et encourt des peines de prison.