(Lethem) Le Guyana, où 19 jeunes sont morts dans l’incendie d’un dortoir, a transformé sa 57e fête de l’indépendance jeudi soir en soirée d’hommage aux victimes, le président Mohamed Irfaan Ali évoquant une « peine indescriptible ».

« Les évènements de dimanche ont ébranlé notre nation jusqu’à la moelle […] notre peine est indescriptible, notre douleur écrasante […] Vous me pardonnerez donc ce soir de ne pas prononcer un discours traditionnel sur l’indépendance », a lancé M. Ali à Lethem, près de la frontière avec le Brésil.

Ancienne colonie néerlandaise puis britannique, le Guyana célèbre traditionnellement son indépendance le 26 mai dans une ville différente chaque année.

L’incendie a été déclenché le 21 mai par une adolescente de 15 ans mécontente de la confiscation de son portable par les responsables de son dortoir à Mahdia, ville minière du centre du pays.

Actuellement hospitalisée sous surveillance policière, la mineure s’est rendue dans la salle de bains, a pulvérisé de l’insecticide sur un rideau et y a mis le feu. Malgré les efforts des autres élèves pour l’éteindre, l’incendie s’est propagé rapidement, ravageant complètement le bâtiment dont les fenêtres étaient pourvues de barreaux.

Treize jeunes filles et un jeune garçon sont morts sur place, et cinq autres jeunes filles sont décédées à l’hôpital. Dix-sept jeunes filles ont été blessées, dont deux sont dans un état critique. Une d’elles doit être évacuée vers les États-Unis pour être soignée.

« Nous n’oublierons jamais ces enfants, ils resteront à jamais dans nos cœurs. Mais nous surmonterons cette tragédie […] Nous sommes un peuple résilient, nous pouvons trouver force et assurance dans la lutte et les sacrifices de nos ancêtres », a déclaré le président.

« Ils ont jeté les bases de la création d’un Guyana libre et indépendant il y a 57 ans […] notre histoire est ponctuée de tragédies. Le pays a déjà connu la douleur », a-t-il dit.  

Le président a terminé son discours en lisant une lettre adressée au jeunes générations. « Ensemble, vous vaincrez […] Ne laissez pas leur esprit (des jeunes décédés) se perdre ! Vous devez prendre leurs rêves et leurs espoirs et les réaliser afin qu’ils vivent et brillent à travers chacun d’entre vous, afin que leurs proches trouvent la paix dans vos réussites », a-t-il lancé.

« Votre famille, c’est nous tous ! Nous appartenons tous à une seule mère : cette terre, notre terre, le Guyana », a-t-il conclu.