(Caracas) Le président vénézuélien Nicolas Maduro a exprimé samedi son soutien au cessez-le-feu de six mois récemment conclu entre le gouvernement colombien et les cinq principaux groupes armés du pays, lors d’une visite surprise du président colombien Gustavo Petro à Caracas.  

Le Venezuela « soutiendra le gouvernement colombien dans son objectif de maintenir le cessez-le-feu bilatéral », ont déclaré les deux dirigeants dans un communiqué conjoint publié à l’issue de leur rencontre, qui a duré environ trois heures au palais présidentiel de Miraflores.  

Cette troisième rencontre entre les deux hommes, la deuxième à se tenir à Caracas, intervient quelques jours après la confusion autour de l’annonce par M. Petro d’un cessez-le-feu avec l’Armée de libération nationale (ELN, guévariste), aussitôt démenti par les insurgés, qui ont rejeté la trêve au motif qu’ils n’avaient pas fait partie du premier cycle de négociations de paix de novembre à décembre.  

De leur côté, les insurgés des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxistes) et les Forces d’autodéfense de la Sierra Nevada ont bien adhéré au cessez-le-feu bilatéral proclamé par M. Petro la veille du Nouvel An.

Réunion « fructueuse »

En outre, les leaders de gauche ont célébré « les progrès réalisés dans l’ouverture de ponts frontaliers » et ont anticipé un futur accord pour la « promotion et la protection réciproque des investissements », précise leur communiqué.  

« Nous avons eu une réunion importante et très fructueuse », a écrit après la réunion Nicolas Maduro sur son compte Twitter, message qui a été partagé par Gustavo Petro.  

Lors de cette rencontre, les deux hommes ont également plaidé en faveur de la réintégration du Venezuela au sein de la Communauté andine des nations (CAN) et du système interaméricain des droits de l’homme. Ils ont par ailleurs signé une déclaration visant à activer des « mécanismes de sécurité conjoints » sur la frontière commune, durement affectée par le trafic de drogue, la contrebande et les groupes armés.

Le Venezuela est un des garants des négociations en cours pour mettre un terme aux hostilités avec la dernière guérilla encore active en Colombie, après l’accord de paix conclu en 2016 avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxistes).

Gustavo Petro s’était rendu au Venezuela dès le 1er novembre, deux mois après son accession au pouvoir et le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays. Les deux hommes s’étaient ensuite rencontrés en Égypte lors du sommet de la COP27 afin de promouvoir une alliance pour la protection de l’Amazonie.

Gustavo Petro doit effectuer lundi une visite d’État au Chili et rencontrer son homologue chilien, le président de gauche Gabriel Boric.