(Mexico) Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador a nié mardi que son gouvernement a espionné des opposants, réfutant les accusations de plusieurs médias selon lesquels l’armée a piraté les téléphones d’au moins trois personnes avec le logiciel controversé Pegasus.

« Il n’est pas vrai que les journalistes ou les opposants sont espionnés », a affirmé M. Lopez Obrador aux journalistes. « L’armée ne s’est pas livrée à de l’espionnage […] Ce qui est fait, c’est de la [collecte] de renseignements pour faire face aux criminels ».

Selon plusieurs médias ces derniers jours, un groupe de pirates informatiques – identifié comme Guacamaya – a extrait des informations d’une base de données de l’armée, selon lesquelles elle a continué à utiliser le logiciel espion Pegasus après l’entrée en fonction de M. Lopez Obrador en 2018, alors que ce dernier avait assuré qu’il n’y aurait plus d’abus sous sa présidence.

Les téléphones d’un journaliste, d’un chroniqueur de presse et d’un militant des droits de l’homme auraient été infectés par le logiciel espion entre 2019 et 2021, selon l’organisation mexicaine de défense des droits numériques R3D, avec le soutien technique du Citizen Lab, projet sur la cybersécurité de l’Université de Toronto.

Les allégations d’utilisation abusive de Pegasus au Mexique remontent à 2017, lorsque le pays était gouverné par le président Enrique Peña Nieto (2012-2018). Elles avaient refait surface en juillet 2021 à la suite de nouvelles révélations des médias.

M. Lopez Obrador n’a pas confirmé ou infirmé si Pegasus est toujours utilisé par les services de renseignements militaires, mais a annoncé que l’armée soumettra un rapport sur la question.

« Nous ne sommes pas les mêmes que les [gouvernements] précédents. J’ai pris l’engagement que personne ne serait espionné, aucun membre de l’opposition », a insisté le président, qui affirme que ses adversaires politiques sont derrière les fuites.