(Buenos Aires) Parmi les manifestations plurihebdomadaires à Buenos Aires contre l’érosion du pouvoir d’achat, ont été célébrées vendredi des « obsèques », avec des faire-part dans la presse, cercueil et couronnes dans la rue, pour le salaire minimum « tué » par l’inflation.  

« VITAL, Minimum, QREP », (Qu’il repose en paix) lisait vendredi un faire-part au milieu de la très sérieuse page d’avis de décès dans le quotidien La Nacion. « Les proches et travailleurs de tout le pays ont la profonde tristesse d’annoncer le décès du salaire minimum vital ».

Le faire-part annonçait une veillée du corps dans l’après-midi Plaza de Mayo, devant la présidence, où moins d’un millier de personnes ont convergé, la troisième mobilisation en moins d’une semaine contre le coût de la vie et l’inflation qui s’envole, à 42,6 % depuis le début de l’année, 71 % sur un an.

Vêtus de noir, portant des bougies, les manifestants, à l’appel de diverses organisations sociales et mouvements de gauche, ont déposé un grand cercueil au pied de la présidence, au milieu de force couronnes de fleurs, sous une grande banderole « Le salaire est mort ».

« En Argentine, il y a beaucoup de travailleurs sous le seuil de pauvreté […] Le salaire minimum vital et mobile est mort, il a été pulvérisé par la politique économique », a déclaré à l’AFP Marianela Navarro, du FOL (Front des organisations de lutte), l’un des organisateurs de la manifestation.

Maintes organisations de gauche réclament avec insistance une hausse massive du salaire minimum, de 45 540 pesos (environ 415 dollars canadiens) à 105 000 pesos (958 CAD), pour tenter de rattraper l’inflation.

La grogne et la demande de mesures fortes se sont étendues dernièrement à des mouvements syndicaux traditionnels alliés du gouvernement, sans toutefois s’en prendre explicitement à celui-ci.