(Quito) Les négociations entre le gouvernement équatorien et les leaders indigènes ayant repris jeudi en fin de matinée à Quito, sous la médiation de l’Église catholique, ont mené à la signature d’un accord.

Les discussions se déroulent en présence des deux délégations, à l’intérieur des locaux de la Conférence épiscopale dans la capitale.

Les médiateurs ont « proposé aux deux parties, pour le bien du pays et la réalisation de la paix, une baisse totale de 15 cents [de dollar] par gallon » (environ quatre litres) de diesel et d’essence ordinaire, a déclaré le vice-président de la Conférence, Monseigneur Alfredo Espinoza. Ce qui représente une baisse supplémentaire de cinq cents, après les 10 cents concédés dimanche par le gouvernement en signe de bonne volonté.

Les indigènes avaient jugé cette mesure « insuffisante », exigeant une réduction de 40 cents.

Les deux parties ont « accepté » cette nouvelle proposition, a affirmé Mgr Esponoza.

Après de premières discussions lundi, l’exécutif avait suspendu les pourparlers mardi, au lendemain d’une attaque en Amazonie au cours de laquelle un militaire avait été tué. Mercredi soir, il avait finalement annoncé son retour à la table des négociations ce jour, avec la médiation de l’Église catholique.

Le gouvernement est représenté par le ministre des Affaires gouvernementales, Francisco Jimenez, le ministre des Affaires étrangères, Juan Carlos Holguin, et le secrétaire général de la présidence, Ivan correa.

En face, trois délégués indigènes sont présents, dont Leonidas Iza, le chef de la puissante Confédération des nationalités indigènes (Conaie), le fer de lance des manifestations.

À l’extérieur de la Conférence épiscopale, des milliers d’indigènes étaient rassemblés, après avoir une nouvelle fois défilé dans le centre de la capitale.

Six personnes, cinq manifestants et un soldat, ont été tuées depuis le début des manifestations. Plus de 600 personnes, civils ou membres des forces de sécurité, ont été blessées, avec quelque 150 arrestations, selon des observateurs.

La contestation pèse sur l’économie de l’Équateur, en particulier sur l’extraction pétrolière. Des mobilisations passées du mouvement indigène ont provoqué la chute de trois présidents entre 1997 et 2005.