(Mexico) Une « caravane » de plusieurs milliers de migrants s’est mise en route lundi dans le sud du Mexique avec l’intention de gagner les États-Unis, au premier jour du Sommet des Amériques qui se tient à Los Angeles et doit aborder les questions migratoires.

Le groupe, formé d’hommes, de femmes et d’enfants originaires d’Amérique centrale et du Venezuela, est parti sous la pluie de Tapachula à la frontière du Guatemala vers la frontière avec les États-Unis à plus de 3000 km plus au nord, ont constaté un photographe et un vidéaste de l’AFP. Aucun chiffre officiel n’était disponible.

« Les migrants ne sont pas des criminels, ce sont des travailleurs internationaux », proclamait une banderole brandie par des membres de la caravane. « Liberté, liberté », « Nous voulons des visas », ont crié d’autres marcheurs, dont certains ont entonné l’hymne du Venezuela.

Photo QUETZALLI NICTE-HA, REUTERS

Des enfants font le voyage sur un chariot poussé par leurs parents.

« Nous disons aux chefs d’État des pays qui se réunissent aujourd’hui au Sommet des Amériques que les femmes et les enfants migrants, que les familles des migrants, ne sont pas des monnaies d’échange » pour « des intérêts idéologiques et politiques », a déclaré à l’AFP Luis Garcia, de l’ONG Dignificacion Humana, qui accompagne les migrants.

Omar Herrera, un Vénézuélien, a déclaré qu’il avait abandonné son pays et son travail dans une université parce que son salaire « ne [lui] permettait pas de vivre » : « Sans sacrifice, il n’y a pas de victoire », a-t-il ajouté.

A l’occasion du Sommet des Amériques, le président démocrate Joe Biden espère conclure un accord de coopération régionale sur l’immigration, un sujet explosif qui lui vaut de violentes critiques de l’opposition républicaine.

L’un de ses principaux partenaires en Amérique latine, le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador, a confirmé lundi qu’il ne se rendrait pas au sommet, car les États-Unis n’y ont pas invité Cuba, le Nicaragua et le Venezuela pour des manquements à la démocratie et aux droits de l’homme.

Photo QUETZALLI NICTE-HA, REUTERS

La file de migrants au départ de Tapachula

Les « caravanes » de migrants qui traversent le Mexique sont des sujets de tensions avec les États-Unis depuis l’époque du président américain Donald Trump (2017-2021).

Le nombre de personnes cherchant à entrer aux États-Unis après avoir fui la pauvreté et la violence en Amérique centrale et à Haïti est en hausse constante depuis des mois.