(Lima) Des centaines de Péruviens ont manifesté samedi à Lima à l’appel d’organisations politiques et civiles pour demander la démission du président de gauche radicale Pedro Castillo.  

Brandissant des drapeaux rouges et blancs et des pancartes sur lesquelles était écrit « Castillo corrompu démission », « Castillo dehors », les manifestants, dont certains étaient munis de casseroles, – forme traditionnelle de protestation en Amérique latine – ont scandé « Castillo démissionne maintenant ».  

« Le président doit quitter le pays car il y a trop de corruption, il est inapte et va nous mener à la ruine », a affirmé Ursula Portocarrero, employée d’une compagnie d’assurance.  

Quelque 3000 policiers antiémeute ont été déployés à travers Lima.  

« Nous voulons qu’il démissionne au profit de personnes qui aiment leur pays et afin que nous puissions vraiment faire avancer le Pérou », a expliqué Tula Casado, 58 ans.  

Une manifestation similaire a eu lieu dans la ville de Trujillo, dans le nord du pays.  

Le 4 avril au soir, un couvre-feu a été instauré dans la capitale et le port voisin de Callao où vivent 10 millions de personnes, après de manifestations violentes de transporteurs contre la hausse du coût des carburants.  

PHOTO GIAN MASKO, AGENCE FRANCE-PRESSE

Quelque 3000 policiers antiémeute ont été déployés à travers Lima.  

Il a finalement été levé dans la journée du 5 avril sous la pression populaire et du Parlement où l’opposition est majoritaire.  

Mais des heurts entre des manifestants et la police ont éclaté le soir même à Lima, des bâtiments publics ont été attaqués et des commerces vandalisés.  

Le 4 avril, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs régions du Pérou contre la hausse du coût du carburant et des péages, ainsi que des denrées alimentaires.

Le 6 avril, un manifestant est mort dans la ville d’Ica (à environ 300 km au sud de Lima).  

Fin mars, M. Castillo, 52 ans, a échappé à la destitution par le Parlement dominé par l’opposition de droite qui avait engagé une procédure pour « incapacité morale ».  

Elle l’accuse notamment d’être intervenu dans une affaire de corruption présumée opérée par son entourage.