(Rio de Janeiro) Lula reste largement en tête des intentions de vote pour la présidentielle d’octobre au Brésil, même si le président Jair Bolsonaro a réduit l’écart, selon un sondage publié jeudi.

D’après l’institut Datafolha, 43 % des Brésiliens voteraient pour Luiz Inacio Lula da Silva au premier tour, contre 26 % pour M. Bolsonaro.

L’écart est donc passé de 26 à 17 points par rapport au dernier sondage de cet institut de référence publié à la mi-décembre (48 % pour Lula, 22 % pour Bolsonaro).

Datafolha précise néanmoins que les deux sondages ne sont pas totalement comparables, étant donné que les noms suggérés aux personnes interrogées ont changé d’une enquête à l’autre, certains candidats pressentis ayant abandonné la course présidentielle.

PHOTO ADRIANO MACHADO, REUTERS

Le président brésilien Jair Bolsonaro

Le résultat de ce dernier sondage effectué auprès de 2556 électeurs mardi et mercredi est similaire à celui publié en septembre (44 % pour Lula, 26 % pour Bolsonaro).

Des sondages d’autres instituts avaient déjà montré ces dernières semaines une remontée de Jair Bolsonaro, qui réduisait l’écart à dix points environ.  

L’institut Ideia a également publié un sondage jeudi, créditant Lula de 40 % des intentions de vote, contre 29 % pour Bolsonaro.

Pour Datafolha, les autres candidats à la présidentielle demeurent sous le seuil des 10 %, et l’option d’une « troisième voie » reste pour le moment improbable.

L’ex-juge anticorruption Sergio Moro, ancien ministre de la Justice du gouvernement Bolsonaro, arrive troisième (8 %), suivi par Ciro Gomes (centre gauche, 6 %) et du gouverneur de centre droit de Sao Paulo Joao Doria (2 %).

« Avec l’échec de la candidature de Moro, beaucoup d’électeurs de droite se sont rendus compte que le seul moyen d’éviter le retour au pouvoir du Parti des Travailleurs (PT, de Lula) est de voter Bolsonaro », explique à l’AFP l’analyste politique Creomar De Souza, du cabinet de consultants Dharma.

« Le sentiment anti-PT risque de croître ces prochains mois, ce qui peut remettre Bolsonaro en selle et poser des problèmes à Lula », ajoute-t-il. Il rappelle que le rejet de ce parti de gauche qui avait gouverné le Brésil de 2002 à 2016 avant d’être éclaboussé par des scandales de corruption avait joué un rôle-clé dans l’élection de Jair Bolsonaro en 2018.

La popularité du président d’extrême droite avait fortement chuté en fin d’année dernière, avec seulement 22 % d’opinions favorables.

Il est notamment très critiqué pour la façon dont son gouvernement a géré la pandémie de coronavirus, qui a fait plus de 650 000 morts au Brésil.  

La situation économique est également mauvaise, avec une inflation galopante qui plombe le pouvoir d’achat des plus pauvres.