(Tegucigalpa) La nouvelle présidente du Honduras Xiomara Castro a trouvé lundi un accord avec les députés dissidents de son parti pour mettre fin à la crise parlementaire qui secouait le pays depuis fin janvier.  

Selon cet accord, les députés dissidents reconnaissent la légitimité du président du Parlement soutenu par la nouvelle présidente de gauche, Luis Redondo.

Fin janvier, le député Jorge Calix s’était fait élire président d’un Parlement parallèle par un groupe de dissidents du parti Libre de Mme Castro. Cette élection avait eu lieu en violation d’un accord passé avec le parti de M. Redondo, également de gauche, et avec l’appui de l’opposition de droite.  

Aux termes de l’accord signé lundi entre le parti Libre et les 17 députés dissidents, ceux-ci, qui avaient été exclus, sont réintégrés.

« Bien que nous n’ayons pas partagé un moment la stratégie, nous sommes prêts à respecter la décision de soutenir le député Luis Redondo pour présider » le Parlement, indiquent les dissidents.

Après avoir signé l’accord, M. Calix a assuré « se mettre de côté, sans penser à (sa) carrière politique, en pensant seulement à ce qui convient le mieux en ce moment pour le peuple hondurien ».

Jorge Calix, à qui Mme Castro avait proposé un haut poste ministériel pour tenter de dénouer la crise, a refusé d’intégrer le gouvernement.

La crise avait éclaté lorsque les dissidents avaient refusé de respecter l’engagement de Mme Xiomara Castro de réserver le poste de président du Parlement à M. Redondo, député d’un parti allié, le Parti Sauveur du Honduras (PSH), dont le soutien avait été déterminant pour son élection comme présidente.  

Deux Parlements concurrents avaient alors été installés, l’un présidé par M. Calix, l’autre par M. Redondo, qui a donné l’écharpe présidentielle à Mme Castro lors de son investiture.

« Si le parti qui a gagné les élections, qui a 50 députés, ne répond pas, uni, à la volonté populaire avec sa présidente constitutionnelle de la République, alors le peuple ne nous soutiendra pas », a réagi Manuel Zelaya, le chef du parti Libre, époux de la présidente et lui-même ancien président déposé en 2009 par un coup d’État.  

Le Parti National (PN, droite), s’est « félicité » du succès du dialogue au sein du parti présidentiel, mais a demandé que l’élection de M. Redondo soit ratifiée par un nouveau vote à l’Assemblée.

Le Parlement du Honduras est composé de 128 députés : 50 du parti présidentiel Libre, 10 du PSH, 44 du PN, 22 du Parti Libéral (PL, droite) et deux de partis ultra-minoritaires.