(Mexico) Un procureur mexicain a déclaré mardi que le meurtre de deux Canadiens dans une station balnéaire de la côte des Caraïbes la semaine dernière était motivé par des dettes entre des bandes criminelles internationales apparemment dédiées au trafic de drogue et d’armes.

Vendredi, les procureurs ont déclaré que les deux hommes ayant été tués avaient des antécédents criminels au Canada et que l’un d’entre eux avait un long dossier lié à des vols qualifiés, à la drogue et aux armes. Une autre Canadienne a été blessée et est soignée dans un hôpital local, mais n’est pas encore en mesure de parler aux enquêteurs.

« Les enquêtes indiquent que cette attaque a été motivée par des dettes résultant d’activités illégales transnationales auxquelles les victimes ont participé, a déclaré le procureur en chef de l’État de Quinta Roo, Oscar Montes. L’information (est) qu’ils étaient impliqués dans le trafic d’armes et de drogue, entre autres crimes. »

PHOTO COMPTE TWITTER DU PROCUREUR GÉNÉRAL DE L’ÉTAT DE QUINTANA ROO

Selon le procureur général de l’État de Quintana Roo, c’est un client de l’hôtel qui aurait tiré sur les Canadiens. L’homme en question est recherché par les autorités mexicaines, qui ont diffusé sa photo sur les réseaux sociaux.

M. Montes a ajouté que l’attaque avait été planifiée depuis près d’un mois par un cartel ou par une bande dont on ignorait jusqu’alors qu’elle opérait dans la région. Conformément à la procédure habituelle, il a refusé de la nommer.

L’attaque s’est produite vendredi à l’hôtel Xcaret, au sud de Playa del Carmen. Les assaillants avaient apparemment des bracelets d’invités pour entrer dans la station balnéaire.

M. Montes a indiqué qu’un premier groupe d’assassins embauchés pour tuer les Canadiens plus tôt en janvier avait abandonné le travail parce qu’il y avait trop de surveillance dans le secteur.

Un assassin s’est finalement rendu au complexe et a perpétré le meurtre. Les autorités ont déclaré que les deux suspects arrêtés dans l’affaire jusqu’à présent sont un kidnappeur professionnel de Mexico qui a coordonné le complot, et un tueur à gages.

La police a également arrêté une femme, identifiée uniquement par son nom de famille, Nu, qui faisait apparemment partie du groupe de 10 Canadiens en vacances à la station balnéaire. M. Montes a précisé que Nu « s’occupait des enfants » des victimes. Elle aurait rencontré les tueurs et leur aurait peut-être fourni des informations sur leurs activités.

Il ne serait pas surprenant que des bandes criminelles canadiennes soient impliquées dans les opérations dans le Quintana Roo. L’État de la côte des Caraïbes, en raison de son énorme flux d’étrangers, a connu un certain nombre de réseaux criminels avec des connexions internationales.

Une bande organisée roumaine opère depuis longtemps dans l’État, utilisant des guichets automatiques pour cloner des cartes de crédit ou effectuer des retraits illégaux. Cette semaine, les autorités ont arrêté deux Ukrainiens pour leur implication présumée dans un réseau de vol de carburant. Les trafiquants d’immigrants utilisent depuis longtemps Cancún comme base pour le trafic de migrants cubains.

Les meurtres de la semaine dernière sont les derniers en date d’une série d’actes de violence perpétrés le long de la Riviera Maya, le joyau de l’industrie touristique du Mexique.

En novembre, une fusillade sur la plage de Puerto Morelos a fait deux morts parmi les trafiquants de drogue présumés. Les autorités ont déclaré qu’il y avait une quinzaine d’hommes armés appartenant à une bande qui s’y disputaient apparemment le contrôle des ventes de drogue.

Fin octobre, plus au sud dans la destination décontractée de Tulum, deux touristes — un blogueur de voyage californien né en Inde et un allemand — ont été pris entre les feux croisés apparents de trafiquants de drogue rivaux et tués.

À la suite de ces évènements, le président Andrés Manuel López Obrador a envoyé près de 1500 membres de la Garde nationale pour renforcer la sécurité dans la région.