(Lima) Le gouvernement du Pérou a réclamé mercredi des dédommagements à la pétrolière espagnole Repsol pour les dommages entraînés par le déversement de 6000 barils de brut sur les côtes du pays, une marée noire attribuée par l’entreprise à la houle provoquée par l’éruption volcanique aux Tonga.  

« La marée noire de pétrole de Repsol à Ventanilla est le pire désastre écologique qui s’est produit à Lima ces dernières années et elle a provoqué un grave préjudice à des centaines de familles de pêcheurs », a déclaré le ministère des Affaires étrangères sur Twitter.  

Faune et flore en péril

« Repsol doit payer pour ce dommage immédiatement », ajoute le ministère, selon lequel « cette terrible situation a mis en péril la flore et la faune dans deux zones naturelles protégées », et pollué des plages.  

PHOTO CRIS BOURONCLE, AGENCE FRANCE-PRESSE

Un pêcheur montre un oiseau tué par le déversement de pétrole au Pérou, durant une manifestation contre la pétrolière espagnole Repsol, qui exploite la raffinerie de La Pampilla, sur le Pacifique.

Au moins, 18 000 mètres carrés sont concernés, selon les autorités.  

La marée noire s’est produite samedi dans la raffinerie La Pampilla, à Ventanilla, dans région de Lima.  

Selon la raffinerie, l’accident a eu lieu lors du processus de déchargement de brut d’un pétrolier en raison de la violente houle de samedi au large des côtes péruviennes, liée à l’éruption volcanique aux Tonga.  

Dans un communiqué diffusé mercredi, l’entreprise a réaffirmé qu’elle était « en train de procéder aux travaux de restauration du littoral et de nettoyage des plages après la situation provoquée par les marées hautes enregistrées en raison de l’éruption volcanique aux Tonga ».  

« Des barrières de contention ont été déployées qui entourent toutes les zones touchées, ainsi que des équipes spécialisées sur mer et sur terre », ajoute la raffinerie.  

Mardi, le ministre de l’Environnement, Ruben Ramirez, avait évalué la quantité de pétrole déversée à 6000 barils de pétrole.  

L’entreprise avait d’abord évoqué un « déversement limité », indiquant au parquet que la quantité de brut concernée ne dépassait pas 7 gallons, soit 26 litres.  

L’organisme de régulation de l’Énergie et des mines a annoncé mardi soir avoir ordonné « la suspension des opérations » dans le terminal pétrolier concerné « le temps de déterminer les causes de la marée noire ».  

Les îles Tonga ont subi samedi une éruption volcanique et un tsunami dévastateurs, avec des vagues jusqu’à 15 mètres de hauteur.  

L’éruption volcanique, entendue jusqu’en Alaska (États-Unis), situé à plus de 9000 km de là, a été la plus importante enregistrée depuis des décennies — un énorme champignon de fumée de 30 km de hauteur, qui a dispersé cendres, gaz et pluies acides sur les 170 îles que compte l’archipel.