(Bogota) Des affrontements entre groupes armés colombiens rivaux ont fait au moins 23 morts près de la frontière vénézuélienne, a indiqué lundi le ministère de la Défense.

« Pour l’instant 23 morts ont été retrouvés » dans une zone rurale du département d’Arauca (nord-est), a déclaré le vice-ministre de la Défense Jairo Garcia à l’issue d’une réunion dans la région, sans préciser si des civils figuraient parmi les victimes.

Lundi matin, les autorités avaient avancé un premier bilan de seize tués dans les combats entre rebelles. « Nous enlevons les corps », a ajouté M. Garcia.  

PHOTO LUISA GONZALEZ, ARCHIVES REUTERS

Des soldats colombiens patrouillent en bateau sur la rivière Arauca, à la frontière entre la Colombie et le Venezuela, vue depuis Arauquita, Colombie.

Le président conservateur Ivan Duque a pour sa part déclaré qu’« il est probable qu’il y ait aussi des civils » parmi les victimes.  

Ces affrontements ont opposé des membres de l’ELN, dernière guérilla encore active en Colombie, et des dissidents des FARC, qui ont rompu l’accord de paix de 2016.  

Selon M. Duque, les affrontements dans ce département de plus de 300 000 habitants, un des 32 départements du pays de 51 millions d’habitants, sont le résultat de « la frontière poreuse » de 2200 kilomètres entre Colombie et Venezuela où les autorités « permettent aux groupes armés illégaux de s’implanter ».

Ces deux groupes armés ont eu la protection et l’abri du régime de Nicolas Maduro.

:e président colombien Ivan Duque dans une interview radiophonique.

Bogota accuse régulièrement le régime vénézuélien d’inspiration socialiste de Nicolas Maduro d’abriter, de protéger et de soutenir les groupes armés illégaux colombiens, ce que Caracas dément.

La Colombie et le Venezuela ont rompu leurs relations peu après l’arrivée au pouvoir du conservateur Ivan Duque en août 2018, et les tensions restent vives entre les deux pays.

Dissidents des FARC, ELN et narcotrafiquants sont actifs dans les zones frontalières du nord-est du pays, haut lieu de la production de cocaïne.

Les dissidents des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie, marxiste), qui rejettent l’accord de paix historique signé en 2016 avec l’État colombien, sont estimés à 5200 combattants, dont 85 % de nouvelles recrues, selon l’Institut des études pour le développement et la paix (Indepaz), un groupe de réflexion indépendant.

Seule guérilla constituée comme telle encore active dans le pays, l’Armée de libération nationale (ELN, guévariste) compte elle 2450 combattants, estime Indepaz