(Managua) La police nicaraguayenne a arrêté dimanche cinq dirigeants connus de la dissidence sandiniste, dont l’ancienne guérillera Dora Maria Tellez, l’une des voix les plus critiques du gouvernement de Daniel Ortega, a-t-on appris de source officielle.

« Dora Maria Tellez et Ana Margarita Vigil Guardian », toutes deux dirigeantes de l’Union pour le renouveau démocratique (Unamos), un parti d’opposition, ont été placées en détention aujourd’hui, a indiqué la police dans un communiqué.

Quelques heures plus tard, la police a annoncé l’arrestation du président d’Unamos, Suyen Barahona Cuan, et du vice-président du parti, le général à la retraite et dissident sandiniste Hugo Torres.

L’arrestation de l’ancien vice-ministre des Affaires étrangères et dissident Victor Hugo Tinoco, sociologue de 68 ans avec un long parcours dans la lutte sandiniste depuis 1973, a ensuite été annoncée dans la soirée par la police.  

La responsable de la diplomatie américaine pour les Amériques, Julie Chung, a qualifié sur Twitter d’« arbitraires » ces nouvelles arrestations. Elle a appelé les pays membres de l’Organisation des États américains (OEA) à envoyer « un signal clair » au gouvernement Ortega, à l’occasion de la session de l’organisme qui sera consacrée mardi à la crise au Nicaragua.

La police a déclaré que les détenus « font l’objet d’une enquête pour avoir commis des actes portant atteinte à l’indépendance, à la souveraineté et à l’autodétermination, incitant à l’ingérence étrangère dans les affaires intérieures », entre autres crimes, selon le communiqué.

En décembre, le Nicaragua a adopté une loi controversée intitulée « Loi pour la défense des droits du peuple à l’indépendance, à la souveraineté et à l’autodétermination pour la paix », qui punit de peines de prison les personnes qui encouragent l’intervention étrangère.

Unamos, anciennement connu sous le nom de Mouvement de rénovation sandiniste (MRS, centre gauche), est composé d’opposants au président Ortega, chef du Front sandiniste (FSLN, gauche) au pouvoir.

Une douzaine de dirigeants de l’opposition, dont quatre candidats à l’élection présidentielle, ont été arrêtés par la police depuis le 2 juin, à la demande du gouvernement Ortega.

La première était Cristiana Chamorro, fille de l’ancienne présidente Violeta Barrios de Chamorro (1990-1997), accusée de blanchiment d’argent par l’intermédiaire d’une fondation promouvant la liberté de la presse et portant le nom de sa mère.

Mme Chamorro, 67 ans, qui est assignée à résidence, était considérée comme une adversaire sérieuse pour le président Ortega lors des élections du 7 novembre.