(Bogota) La Colombie a réussi à diminuer de 7 % la superficie des plantations de coca en 2020, mais reste le premier producteur mondial de cocaïne, a annoncé l’ONU mercredi.

Le pays comptait l’an dernier 143 000 hectares de cultures illicites, ce qui représente une diminution de 7 % par rapport aux 154 000 de 2019, mais « la production de cocaïne continue à augmenter », a averti Pierre Lapaque, représentant de l’Office des Nations unies contre les drogues et le crime (Onudc).

Moins de superficie…

Le gouvernement conservateur du président Ivan Duque, au pouvoir depuis 2018, a progressé dans la destruction des plantations de coca, matière première de la cocaïne, qui avaient atteint un record de 171 000 hectares en 2017.

Son prédécesseur Juan Manuel Santos avait alors déclaré que les paysans agrandissaient les plantations en espérant bénéficier des aides prévues pour la substitution des cultures illicites, dans le cadre de l’accord de paix de 2016 avec la guérilla des FARC, et améliorer leurs revenus du fait de la chute du peso colombien face au dollar.

« Nous avons toujours dit aux Colombiens que notre mission était d’affronter cette croissance exponentielle des cultures illicites […] et de suivre la voie de la réduction » face à « cette menace », a déclaré M. Duque durant la présentation du rapport de l’ONU à Bogota.

… mais des rendements accrus

M. Lapaque a pour sa part souligné que « la production de cocaïne ne dépend pas seulement de la superficie plantée de coca ».

La quantité de feuilles récoltées sur un hectare, la quantité d’alcaloïde dans les feuilles et les capacités pour l’extraire sont en augmentation en dépit des efforts importants de la force publique.

Pierre Lapaque, représentant de l’Office des Nations unies contre les drogues et le crime

Les cinq départements colombiens comptant le plus de plantations illicites étaient en 2020 le Norte de Santander (nord-est), le Nariño, le Putumayo, le Cauca (sud-ouest) et l’Antioquia (nord-ouest), qui concentrent « jusqu’à 84 % de toute la coca du pays », selon l’ONU.

Dans des parcs nationaux

Et près de la moitié (48 %) sont dans des zones protégées comme des parcs nationaux et des réserves indigènes.

Depuis son arrivée au pouvoir en août 2018, le président Duque a fait de la lutte contre le trafic de stupéfiants une priorité et a lancé un plan antidrogue qui vise à réduire les plantations de coca de moitié d’ici 2023.

La Colombie, minée par plus d’un demi-siècle d’un conflit armé alimenté par les recettes du narcotrafic, reste le principal producteur de feuilles de coca et de cocaïne du monde, devant le Pérou et la Bolivie. Les États-Unis en sont le premier consommateur.