(Washington) Les États-Unis ont appelé vendredi le Nicaragua à « libérer immédiatement » la « leader d’opposition » Cristiana Chamorro, assignée à résidence depuis mercredi, après avoir été accusée de blanchiment d’argent par le gouvernement du président Daniel Ortega.

La détention de Cristiana Chamorro et de deux de ses collègues, « sur la base de chefs d’accusation montés de toutes pièces, est un affront à leurs droits et représente une attaque sur les valeurs démocratiques de même qu’une tentative claire d’empêcher la tenue d’élections libres et justes », a affirmé le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, dans un communiqué.

« Le contexte actuel de répression et d’exclusion n’est pas en accord avec la tenue d’élections crédibles. La région et la communauté internationale doivent se mobiliser avec le peuple nicaraguayen en soutien à leur droit de choisir librement leur gouvernement », précise-t-il.

La journaliste de 67 ans, qui apparaît comme la plus sérieuse concurrente du chef de l’État nicaraguayen Daniel Ortega pour l’élection présidentielle de novembre, ambitionne de vaincre ce dernier dans les urnes comme l’a fait il y a 31 ans sa mère, Violeta Chamorro.

PHOTO D’ARCHIVES FOURNIE PAR LA PRÉSIDENCE DU NICARAGUA VIA REUTERS

Le président du Nicaragua, Daniel Ortega

Mais l’étoile montante de l’opposition est visée depuis plusieurs semaines par une enquête judiciaire pour blanchiment d’argent qu’elle a dénoncée comme une « farce macabre » montée par le pouvoir pour l’empêcher d’être candidate au scrutin présidentiel du 7 novembre.

« Interdire de manière arbitraire à la dirigeante de l’opposition Cristiana Chamorro (d’être candidate) reflète la crainte d’Ortega d’élections libres et justes », avait déjà dénoncé cette semaine sur Twitter le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, depuis le Costa Rica où il était en visite.

« Les Nicaraguayens méritent une vraie démocratie », avait-il ajouté.