(Caracas) Les élections régionales et municipales au Venezuela se tiendront le 21 novembre, a annoncé jeudi le Conseil national électoral (CNE) alors que pouvoir et opposition ont multiplié ces derniers jours des déclarations sur une reprise du dialogue au point mort depuis août 2019.

Ces élections seront les premières depuis les législatives de 2020 et la présidentielle de 2018 qui avait vu la réélection du président Nicolas Maduro en 2018. Ces deux scrutins avaient été boycottés par l’opposition.  

Le leader de l’opposition Juan Guaidó, reconnu comme président par intérim par une partie de la communauté internationale (58 pays, dont les États-Unis), a proposé mardi au pouvoir de négocier la levée des sanctions contre notamment « un calendrier pour des élections libres et justes », réclamant « un accord de salut national ».  

Mercredi, le président Nicolas Maduro a lui dit « être prêt à se réunir avec toute l’opposition » avec une « médiation internationale ».

L’annonce de la date de l’élection vient une semaine après la mise en place du nouveau CNE par l’Assemblée nationale, où le pouvoir dispose de 256 sièges sur 277. M. Guaidó a dit ne pas reconnaître ce Conseil, dont 3 des 5 membres sont favorables au pouvoir.

Le CNE doit organiser tous les scrutins pour les sept prochaines années, notamment ces régionales couplées à des municipales.

Le Venezuela, qui traverse une grave crise, doit faire face aux sanctions économiques imposées notamment par les États-Unis qui cherchent à évincer Nicolas Maduro du pouvoir.  

Les pourparlers entre le pouvoir et l’opposition représentée par M. Guaidó avec la Norvège comme médiateur avaient été suspendus en août 2019 après l’annonce du durcissement des sanctions américaines.

Le pouvoir négocie depuis régulièrement avec d’autres secteurs de l’opposition et notamment avec Henrique Capriles, deux fois candidat à la présidentielle.

Le président Maduro avait d’ailleurs appelé mardi M. Guaidó à rejoindre des négociations : « Le CNE est né d’un grand dialogue avec tous les secteurs de l’opposition, tous les secteurs sauf un ! Le secteur extrémiste, putschiste, qui a facilité les coups, les sanctions, les attaques […] S’il [Guaidó] veut intégrer les dialogues en cours, bienvenue ! Mais qu’il ne se prenne pas pour le chef, le leader suprême d’un pays qui ne le reconnaît pas ».