(Bogota) Plus de 3000 personnes se sont réfugiées en Colombie, fuyant des combats qui opposent depuis la fin de semaine les forces armées vénézuéliennes à des dissidents de l’ex-guérilla colombienne des FARC, selon un nouveau bilan officiel publié mercredi.

« Depuis dimanche matin, nous enregistrons dans la municipalité d’Arauquita (nord-est) un déplacement massif de population fuyant […] les bombardements » côté vénézuélien, a déclaré Lucas Gomez, délégué présidentiel pour le contrôle des frontières.

« Lundi, jour férié, nous avions déjà un millier de personnes et hier (mardi) ça a augmenté et nous avons atteint le chiffre de 3100 », a-t-il déclaré à Blu Radio.

Selon M. Gomez, cet exode pourrait encore s’accroître, car dans la soirée de mardi, « il y a eu d’importants affrontements entre ce qui peut être un bataillon de la garde vénézuélienne et des dissidents des FARC », qui ont rejeté l’accord de paix signé en 2016 par l’ex-guérilla marxiste.

Le Défenseur du peuple, entité publique de protection des droits humains, a précisé que parmi les déplacés se trouvent au moins 858 mineurs, 134 personnes âgées de plus de 60 ans et 52 femmes enceintes.

Le gouvernement, qui a appelé la communauté internationale à l’aide, a mis à disposition des espaces sportifs et 500 tentes pour héberger ces réfugiés.

Selon le président vénézuélien Nicolas Maduro, les combats ont éclaté dimanche entre les forces armées et un « groupe illégal » colombien. Il a ce jour-là fait état de trois morts, dont un chef rebelle présumé et deux militaires. Les affrontements se sont également soldés par 14 blessés et 32 prisonniers au cours du week-end.

La Colombie accuse régulièrement le Venezuela de prêter refuge sur son territoire à des guérilleros de l’Armée de libération nationale (ELN) et à des dissidents des ex-Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), ce que M. Maduro nie.

Les deux pays, que sépare une frontière poreuse de 2200 km, ont rompu leurs relations diplomatiques depuis que la Colombie a reconnu l’opposant Juan Guaidó comme président par intérim du Venezuela, au début de 2019, à l’instar d’une cinquantaine de pays dont les États-Unis.