(Genève) Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé s’est dit vendredi « très préoccupé » par la situation épidémiologique liée à la COVID-19 au Brésil, appelant le gouvernement à prendre des « mesures sérieuses ».

C’est loin d’être la première fois que Tedros Adhanom Ghebreyesus alerte sur la situation dans ce pays.

« Nous sommes très inquiets, car non seulement le nombre des cas, mais aussi le nombre des morts augmentent », a-t-il déclaré vendredi en conférence de presse.

273 000 morts

« Si aucune mesure sérieuse n’est prise, la tendance actuelle […] se traduira par davantage de morts », a-t-il prévenu, appelant le gouvernement à « prendre la situation au sérieux ».

Quelque 273 000 personnes sont mortes de la COVID-19 au Brésil, où le président d’extrême droite Jair Bolsonaro n’a cessé de minimiser la pandémie et où la vaccination n’a débuté que tardivement et lentement, en raison d’un manque de doses disponibles.

PHOTO EVARISTO SA, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Le président d’extrême droite Jair Bolsonaro n’a cessé de minimiser la pandémie et a vanté des médicaments non reconnus, comme l’hydroxychloroquine.

Le président brésilien a également fait l’objet de nombreuses critiques de la part de spécialistes en santé publique pour avoir vanté les mérites de médicaments dont l’efficacité contre le virus n’a pas été prouvée, comme l’hydroxychloroquine.

Le Brésil a battu cette semaine un nouveau record de morts en 24 heures (2286).

« Les autorités devraient envoyer des messages clairs sur la situation et les mesures à prendre », a estimé le Dr Tedros.

Variant brésilien plus contagieux

Cette situation, si elle se prolonge, menace de déborder sur les pays voisins, qui dans leur ensemble s’en sortent mieux que le Brésil, a-t-il averti.

L’OMS est particulièrement inquiète en raison de la circulation au Brésil d’un des variants plus contagieux du coronavirus, appelé P.1 et apparu à Manaus, dans le nord.

« Plusieurs études sont en cours concernant ce variant P.1, afin de quantifier sa transmissibilité et sa sévérité. Il y a des éléments suggérant que sa sévérité augmente également », a relevé Maria Van Kerkhove, la responsable technique à l’OMS de la lutte contre la COVID-19.