(Mexico) La Chambre des députés mexicaine a approuvé mercredi une réforme controversée visant à renforcer la compagnie publique d’électricité malgré les critiques affirmant qu’elle favorise les combustibles fossiles au détriment des énergies renouvelables.

La compagnie publique est une entreprise « de la nation, du peuple mexicain et nous devons renforcer ces entreprises pour qu’elles soient indépendantes et pour que le prix de l’électricité n’augmente pas », a justifié en conférence de presse le président Andres Manuel Lopez Obrador.

Le projet de loi approuvé à une écrasante majorité doit encore être adopté par le Sénat. Tous deux sont dominés par le parti du président mexicain et ses alliés.

Les partis d’opposition et les défenseurs de l’environnement considèrent toutefois cette réforme comme un revers dans la lutte contre le changement climatique et affirment qu’elle va à l’encontre des engagements internationaux du Mexique.

Préférence aux hydrocarbures

Le projet de loi « donne la préférence à l’utilisation de sources d’énergie émettant du dioxyde de carbone comme le mazout et le diesel, annule les engagements aux Nations unies en matière de développement durable et limite les possibilités de rechercher des sources d’approvisionnement de meilleure qualité », a regretté la députée d’opposition Maria de los Angeles Ayala.

PHOTO DANIEL BECERRIL, ARCHIVES REUTERS

L’emblème de Pemex, la société pétrolière nationale du Mexique, à la raffinerie de Cadereyta, non loin de Monterrey, au Mexique.

Les opposants affirment également qu’il pénalise injustement les entreprises privées qui produisent des énergies renouvelables à partir de sources telles que l’éolien et le solaire.

Pour l’instant, la Commission fédérale de l’électricité (CFE) est tenue d’acheter des énergies renouvelables par le biais d’enchères, mais la réforme mettrait fin à cette obligation.

L’ONG Greenpeace a déploré que le projet de loi « perpétue un modèle très dommageable pour l’environnement, qui ne combat pas, mais plutôt accélère le changement climatique que l’État mexicain a l’obligation constitutionnelle de combattre ».

Les milieux d’affaires ont également prévenu qu’en favorisant une entreprise publique au détriment d’entreprises privées, le pays violerait l’accord de libre-échange nord-américain (T-MEC) entre le Mexique, les États-Unis et le Canada.