(Rio de Janeiro) L’inflation sur les 12 derniers mois au Brésil a atteint 10,74 % en novembre, le pire résultat depuis 2003, malgré un léger ralentissement par rapport à octobre, selon les chiffres officiels publiés vendredi.

La hausse mensuelle des prix à la consommation s’est élevée à 0,95 %, légèrement moins que les 1,25 % en octobre, mais le pire résultat pour un mois de novembre depuis 2015.

PHOTO RAIMUNDO PACCO, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Les inégalités sociales abyssales se sont davantage creusées durant la pandémie de coronavirus et de nombreuses images de personnes cherchant de la nourriture dans des déchets ont circulé ces derniers mois sur les réseaux sociaux. Ci-haut, des pauvres glanent des fruits et légumes jetés par des commerçants à Belem, le 4 novembre 2021.

Ce chiffre est néanmoins meilleur que ce que craignaient des spécialistes consultés par l’enquête hebdomadaire Focus de la Banque centrale, qui tablaient sur une hausse des prix de 1,07 % en novembre.

Comme lors des mois précédents, l’inflation a été notamment tirée par la hausse du coût des transports (+3,35 %) et notamment des carburants (+7,38 %).

Les carburants ont augmenté de plus de 50 % en un an.

Pour tenter de freiner ces poussées inflationnistes, la Banque centrale avait relevé mercredi son taux directeur à 9,25 %, au plus haut depuis juillet 2017.

Pour William Jackson, du cabinet de consultants Capital Economics, le léger ralentissement de l’inflation en novembre « montre que les prix semblent se stabiliser un peu plus tôt que prévu ».

Mais selon lui, les chiffres demeurent « préoccupants » et le comité monétaire de la Banque centrale va certainement relever à nouveau de 1,5 point son taux directeur lors de sa prochaine réunion, en février.

Selon les estimations de l’enquête Focus, le Brésil devrait terminer l’année 2021 avec une inflation de 10,18 %, dépassant largement l’objectif de 3,75 % du gouvernement, plafonné à 5,25 %.

L’inflation à deux chiffres affecte particulièrement les foyers les plus pauvres, qui destinent la plupart de leurs revenus à l’achat de nourriture.

Les inégalités sociales abyssales se sont davantage creusées durant la pandémie de coronavirus et de nombreuses images de personnes cherchant de la nourriture dans des déchets ont circulé ces derniers mois sur les réseaux sociaux.