(Buenos Aires) L’ex-président argentin Mauricio Macri a été inculpé d’avoir fait espionner, lorsqu’il était à la tête de l’État, des familles des 44 marins disparus lors du naufrage du sous-marin San Juan, en 2017.

M. Macri, 62 ans, qui reste le chef de file de l’opposition de centre droit en Argentine, a été inculpé d’« actes de renseignement illégaux » et laissé en liberté moyennant le versement d’une caution, mais interdit de quitter son pays, a indiqué le juge Martin Bava dans sa décision.

PHOTO VICTOR R. CAIVANO, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

L’ancien président argentin Mauricio Macri, au centre, à son arrivée au tribunal à Dolores, en Argentine, où il avait été convoqué comme suspect le mercredi 3 novembre 2021. Macri a été inculpé d’avoir fait espionner les proches des membres d’équipage décédés dans le sous-marin San Juan en 2017.

Il a été laissé en liberté contre versement d’une caution de 100 millions de pesos (1,3 million de dollars canadiens).

M. Macri a toujours catégoriquement nié avoir espionné ou demandé un espionnage, se disant victime d’une persécution politique. Il avait été entendu début novembre par le juge Bava — qu’il a tenté en vain de faire récuser — dans le cadre d’une enquête préliminaire sur les suites de ce naufrage, qui avait profondément ému en Argentine.  

Le San Juan avait disparu en novembre 2017 dans l’Atlantique Sud à 400 km des côtes de Patagonie. Il n’a été localisé qu’un an plus tard, par 900 mètres de fond, et n’a jamais pu être renfloué, malgré le vœu des familles de l’équipage. Selon la marine, le submersible qui datait de 1983, a implosé en raison de défaillances techniques.

Les familles de l’équipage avaient mené à l’époque une intense campagne pour connaître le sort du sous-marin. Elles ont assuré avoir fait l’objet de filatures, d’écoutes téléphoniques, d’intimidations.  

Dans le cadre de la même enquête, des poursuites judiciaires ont déjà été engagées contre deux anciens chefs du renseignement, Gustavo Arribas et Silvia Majdalani.