(Quito) Le président équatorien, Guillermo Lasso, a prolongé d’un mois l’état d’exception dans les prisons du pays où plus de 300 détenus sont morts depuis début 2020 dans des violences entre gangs.  

Le décret présidentiel, signé dimanche, prévoit la « mobilisation » de la police et de l’armée pour « renforcer et rétablir l’ordre et le contrôle » dans tous les centres pénitentiaires du pays.  

Selon le texte, qui prolonge la mesure jusqu’au 29 décembre, « les organisations criminelles qui opèrent à l’intérieur des centres de privation de liberté détiennent des armes sophistiquées et ont démontré un niveau élevé de violence et de cruauté ».  

Le chef de l’État avait déclaré l’état d’exception dans les prisons du pays le 29 septembre après la mort de 119 prisonniers dans une prison de Gayaquil (sud-ouest), pire massacre dans une prison d’Amérique latine. Certains détenus avaient été démembrés, décapités, ou brûlés.

Le 14 novembre, 62 autres détenus étaient morts dans cette même prison dans de nouvelles violences entre gangs, liées au narcotrafic.  

Les 65 prisons équatoriennes souffrent d’une surpopulation de 30 %. Des armes de toutes sortes, de la drogue et des téléphones portables y circulent en grand nombre.

Situé entre la Colombie et le Pérou, principaux producteurs mondiaux de cocaïne, et utilisé comme zone de transit pour l’expédition vers les États-Unis et l’Europe, l’Équateur est confronté à une hausse de la criminalité liée au trafic de drogue.