(Tuxtla Gutiérrez) Le Mexique a rapatrié par avion mercredi un groupe de 129 Haïtiens, dans le cadre d’un programme de retours volontaires mis en œuvre avec le gouvernement haïtien, a annoncé l’Institut national des migrations (INM).

Il s’agit du deuxième groupe de migrants haïtiens rapatriés par le Mexique depuis que Mexico et Port-au-Prince se sont mis d’accord sur un programme de retours volontaires.

Un premier vol avec quelque 70 migrants haïtiens – 41 hommes, 16 femmes et 13 enfants – avait été organisé le 29 septembre.

Au cours des trois derniers mois, des dizaines de milliers d’Haïtiens ont traversé le continent latino-américain, parfois depuis le Chili et le Brésil, pour tenter de gagner les États-Unis avec l’intention d’y demander l’asile.

Face au refus de Washington de les accueillir, nombre d’entre eux ont choisi de rester au Mexique, plutôt que de retourner dans leur pays, le plus pauvre des Amériques.  

Cette nouvelle vague de migration a été déclenchée après que Washington a prolongé le statut de protection temporaire (TPS) pour tous les Haïtiens qui se trouvaient aux États-Unis le 29 juillet ou avant cette date. Cette décision a incité des milliers de personnes à se précipiter vers la frontière américaine.

Les autorités migratoires ont organisé « le retour des personnes migrantes originaires de Haïti dans le respect des droits de l’homme et en accord avec les autorités consulaires de ce pays », selon un communiqué de l’INM. Le vol est parti de Tapachula dans le Chiapas (Sud) à la frontière avec le Guatemala, « avec 129 passagers vers l’aéroport international de Port-au-Prince ».

Avant leur rapatriement, les migrants ont protesté « mais des agents de la Garde nationale ont ramené le calme », a indiqué à l’AFP une source de la police locale.

José Miguel Vivanco, directeur de l’ONG Human Rights Watch pour l’Amérique Latine, a retweeté une vidéo montrant l’un des migrants sauter de la passerelle avant de monter dans l’avion.

« Dans cette vidéo, un homme saute de la passerelle et court sur le tarmac, pourchassé par des agents de l’immigration, alors qu’il s’enfuit de l’avion qui le ramènera à Haïti. Est-ce cela que le gouvernement mexicain appelle des “retours volontaires” ? », s’interroge sur Twitter M. Vivanco qui dénonce la politique migratoire du président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador (AMLO).

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken est attendu au Mexique le 8 octobre pour des discussions sur la sécurité. Selon le ministre mexicain des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard, la crise migratoire ne fait pas partie des thèmes qui seront abordés.