(Brasilia) Des chauffeurs routiers bolsonaristes qui avaient mis en place des barrages sur d’importants axes de circulation dans plus de la moitié des États brésiliens ont cessé leur mouvement jeudi en fin de journée, a annoncé le ministère des Infrastructures.

« On enregistre encore des concentrations (de poids-lourds) sur les routes de 13 États, mais il n’y a plus de blocage sur le réseau de routes nationales », a assuré le ministère dans son dernier bulletin.  

Un porte-parole du ministère a indiqué à l’AFP que le président Jair Bolsonaro avait reçu jeudi « durant plusieurs heures » des représentants des chauffeurs routiers, sans fournir de précision sur la teneur de la rencontre.

Dans un message audio diffusé mercredi soir auprès des routiers en grève, le président les avait appelé à cesser leur mouvement touchant notamment les États de Rio de Janeiro (sud-est), du Pará (nord), de Bahia (nord-est) ou de Santa Catarina (sud).

Ces barrages « entravent » la marche de la première économie d’Amérique latine, avait expliqué le président, ils « provoquent des pénuries, de l’inflation, et portent atteinte à tout le monde, et particulièrement aux plus pauvres ».

Les routiers, qui avaient aussi bloqué des routes à Sao Paulo (sud-est), État le plus riche et peuplé du Brésil, avaient ignoré l’appel du chef de l’État, avant de se raviser.

Dans la capitale Brasilia, des dizaines de poids-lourds étaient toujours stationnés jeudi en fin de journée près de l’immense esplanade des Ministères, et c’est la police qui bloquait la circulation sur l’avenue principale.

Sur certaines pancartes posées sur les camions, on pouvait lire « Intervention militaire avec Bolsonaro au pouvoir » ou « Prison pour les juges corrompus de la Cour suprême », ont constaté des journalistes de l’AFP.

Ces manifestations de camionneurs ont commencé dès mardi, jour de la fête nationale brésilienne dont Jair Bolsonaro a voulu faire une journée de mobilisation massive de ses partisans dans les rues des grandes villes.

Le président, très mal en point dans les sondages, a harangué des foules à Brasilia puis Sao Paulo, livrant de virulentes attaques contre la Cour suprême ou le système électoral, et exacerbant une crise institutionnelle qui dure depuis plusieurs mois.

En 2018, un grand mouvement de protestation des camionneurs notamment contre la hausse des prix du carburant avait paralysé le Brésil et entraîné des pénuries alimentaires.