(Brasilia) La Cour suprême a réagi très fermement mercredi aux attaques « antidémocratiques » proférées par le président Jair Bolsonaro la veille lors des manifestations de la fête nationale au Brésil, assurant que « personne ne fermerait » la plus haute juridiction du pays.

Le président d’extrême droite est engagé depuis des mois dans un bras de fer avec la Cour, qui a ouvert plusieurs enquêtes contre lui. Mardi, lors de manifestations de masse de ses partisans à Brasilia et Sao Paulo, il a lancé de virulentes attaques contre la Cour suprême.  

« Bafouer l’honneur des juges, inciter le peuple à propager des discours de haine contre l’institution de la Cour suprême et appeler au non-respect des décisions judiciaires sont des pratiques antidémocratiques », a déclaré son président Luiz Fux.

« Tout le monde sait que celui qui promeut (ce genre de) discours […] ne sème pas la démocratie, mais une politique du chaos », a-t-il poursuivi dans une claire allusion au président Bolsonaro.

« La Cour suprême n’acceptera jamais les menaces sur son indépendance ni les intimidations », a ajouté Luiz Fux dans un bref discours.

Bolsonaro avait également annoncé mardi qu’il rejetterait les décisions de l’un des onze juges de la Cour, Alexandre de Moraes, qui a ouvert une enquête à son encontre pour diffusion de fausses informations.

Un tel « mépris des décisions judiciaires à l’initiative d’un des chefs des différents pouvoirs […] ne serait pas seulement un outrage à la démocratie, mais constituerait un crime de responsabilité, qui serait soumis au Congrès », a menacé le président Fux.

Mardi, le président Bolsonaro, en chute libre dans les sondages, a tenté de faire une démonstration de force en appelant ses partisans à descendre en masse dans les rues des grandes villes.

Devant un public acquis à sa cause, il a violemment fustigé la Cour suprême, mais aussi le système électoral du vote électronique, qualifié de « farce ».