(Caracas) Pouvoir et opposition vénézuéliens se retrouveront à partir de vendredi au Mexique pour de nouvelles négociations et tenter de sortir de l’impasse politique qui dure depuis des mois, avant les élections régionales du 21 novembre.  

Après des pourparlers préliminaires mi-août, l’objectif de ces négociations parrainées par la Norvège, qui font suite à l’échec des discussions à la Barbade en 2019 et en République dominicaine en 2018, est de mettre fin à la crise politique et économique aiguë qui mine le pays.

D’un côté l’opposition, qui a boycotté tous les scrutins notamment la présidentielle de 2018, veut aboutir à un calendrier électoral avec des garanties institutionnelles, de l’autre le pouvoir en place cherche à obtenir une levée des sanctions internationales qui ont suivi la réélection de Nicolas Maduro à la présidence.  

Washington ainsi qu’une cinquantaine de pays reconnaissent Juan Guaidó, leader de l’opposition qui s’est autoproclamé président en 2019 alors qu’il dirigeait le Parlement, désormais aux mains des chavistes.

« Notre priorité est électorale », a affirmé à l’AFP une source de l’opposition.  

Mardi, elle a annoncé sa participation aux élections des maires et gouverneurs du 21 novembre tout en se disant certaine « que ces élections ne seront ni équitables ni conventionnelles ».

« La dictature a imposé de sérieux obstacles qui mettent en danger l’expression du changement par le peuple vénézuélien. On sait qu’on s’engage sur un chemin de sable, de boue avec des scorpions mais c’est la seule manière d’arriver à une élection (présidentielle) démocratique », a confié jeudi une autre source de l’opposition.  

L’opposition avait boycotté la présidentielle de 2018, à l’issue de laquelle le président Nicolas Maduro a été réélu, et les élections législatives de 2020, perdant le Parlement, le seul pouvoir qu’elle contrôlait depuis 2015. Elle accuse le pouvoir de fraudes.

Le président Maduro cherche une reconnaissance internationale et une levée partielle sinon totale des sanctions en échange de concessions à l’opposition.  

Il espère notamment tourner la page Donald Trump pour négocier avec le président Joe Biden, réputé plus souple que son prédécesseur à la Maison-Blanche.  

Mais, à l’image de l’arrestation suivie de la libération d’un opposant ces dernières semaines, Maduro souffle à la fois le froid et le chaud.  

« Maintenant, qu’ils (les opposants) veulent aller aux élections, n’oubliez pas que vous aviez demandé l’invasion du pays et que vous êtres responsables des sanctions économiques. Maintenant, qu’ils trouvent un moyen de les lever », a-t-il lancé mercredi.  

Le pouvoir dénonce régulièrement les sanctions internationales, qui comprennent un embargo pétrolier, comme étant à l’origine de la grave crise économique que traverse le pays dont le PIB a chuté de 80 % depuis 2014.