(Lima) L’équipe de la candidate de droite populiste à la présidentielle au Pérou, Keiko Fujimori, a dénoncé à nouveau mercredi des « fraudes » au second tour, après que Washington a qualifié ces élections de « libres » et « équitables ».

Après le dépouillement de tous les bulletins, le candidat de la gauche radicale, Pedro Castillo est en tête avec 50,12 % des suffrages, soit une avance d’environ 44 000 voix sur sa rivale (49,87 %).

Le Jury national électoral (JNE), qui doit proclamer les résultats, étudie au compte-gouttes depuis près de deux semaines les contestations et les recours, en majorité déposés par le camp Fujimori.

« Nous démontrons une même trajectoire étrange du graphique (des votes) qui se répète dans différentes régions. Nous démontrons des anomalies statistiques », a déclaré Lourdes Flores, membre de l’équipe Fujimori, lors d’une conférence de presse.

L’équipe de campagne de Mme Fujimori a présenté au JNE « les dix premières expertises accompagnant les recours et démontrant l’existence de fausses signatures », a-t-elle ajouté.

« On a présenté des rapports d’experts qui prouvent que les signatures ne coïncident pas », a ajouté Miguel Angel Torres, un autre conseiller de Mme Fujimori, lors de la même conférence de presse.

Mme Flores et M. Torres ont refusé de commenter les félicitations adressées mardi par Washington pour ces élections du 6 juin qualifiées de « libres », « équitables » et de « modèle de démocratie dans la région ».

« Nous soutenons le fait qu’il soit nécessaire de donner le temps aux autorités électorales pour analyser et publier les résultats en conformité avec la loi péruvienne », a déclaré le porte-parole du département d’État américain Ned Price, dans un communiqué.

À l’issue du vote, la mission d’observation électorale de l’Organisation des États américains (OEA) avait qualifié le scrutin de « positif », sans « graves irrégularités ».

Mardi, la présidente du Conseil des ministres péruvien et numéro deux du gouvernement de centre droit, Violeta Bermudez, a rappelé les conclusions de la mission de l’OEA et a répété que le scrutin avait été transparent « sans indice de fraude ».