(Mexico) La vice-présidente des États-Unis Kamala Harris, en visite au Mexique, a appelé mardi à donner la « priorité » aux causes de l’immigration clandestine après avoir eu des discussions « franches » et productives avec le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador sur cette question.  

« Les États-Unis et le Mexique ont une longue relation […] Je crois sincèrement que nous entrons dans une nouvelle ère », a déclaré Mme Harris au président mexicain lors d’une réunion à laquelle a eu accès la presse accompagnant la vice-présidente.  

« Il est nécessaire de donner la priorité à ce qui se passe à la frontière (américano-mexicaine) et nous devons donner la priorité » aux causes qui poussent des milliers de candidats à l’immigration vers les États-Unis, a-t-elle ensuite déclaré lors d’une conférence de presse à l’issue de cette rencontre. Mme Harris a également indiqué qu’elle se rendrait elle-même sur la frontière à une date qu’elle n’a toutefois pas précisée. Elle n’a pas dit non plus où elle comptait se rendre sur cette frontière longue de 3000 km entre son pays et le Mexique.

Kamala Harris a évoqué des « discussions franches » avec M. Lopez Obrador, avec lequel elle a signé un protocole d’accord destiné, selon elle, à « s’attaquer aux causes profondes de la migration et aider les personnes à retrouver l’espoir chez eux ».  

Dans un entretien à la chaîne NBC diffusée mardi, Mme Harris a toutefois reconnu qu’il n’y a pas de solution immédiate au problème de la migration clandestine en provenance d’Amérique centrale. « Il ne va pas y avoir un changement immédiat. Mais nous allons voir des progrès », a-t-elle dit.  

Kamala Harris est arrivée lundi soir au Mexique en provenance du Guatemala, qui constituait la première étape de son premier voyage international depuis sa prise de fonctions en janvier.  

Cette première tournée internationale de la vice-présidente, chargée du dossier de l’immigration clandestine, s’inscrit dans le cadre de la promesse du président démocrate Joe Biden d’adopter une politique migratoire plus « humaine » que celle de son prédécesseur républicain Donald Trump.

Le nombre de migrants sans papiers arrêtés à la frontière entre le Mexique et les États-Unis a atteint en avril son plus haut niveau depuis 15 ans. Parmi ces plus de 178 600 migrants dont des mineurs arrivés seuls, 82 % venaient du Mexique et du « triangle nord » de l’Amérique centrale — Guatemala, Honduras et Salvador.

La coopération contre le narcotrafic et en matière de vaccination contre la COVID-19 a également été abordée.  

Le président de gauche mexicain a évoqué sur Twitter un entretien « transcendant, bénéfique pour notre peuple et très agréable ».