(Bogota) Un jeune homme de 18 ans est mort mardi lors des affrontements entre manifestants et policiers qui ont conduit à l’incendie du palais de justice de Tulua, dans le sud-ouest de la Colombie, épicentre de la contestation sociale.

L’étudiant de 18 ans est mort apparemment d’une « blessure par balle », a déclaré le général Jorge Vargas, directeur de la police nationale, mercredi lors d’une conférence de presse.

Ce décès porte à 44 le nombre de personnes qui ont perdu la vie depuis le début de la grogne sociale, il y a un mois, contre le gouvernement du conservateur Iván Duque, selon le décompte du bureau du défenseur des droits (Ombudsman).

Deux autres civils ont également été blessés par balle au cours des affrontements durant lesquels des commerces ont été pillés et le palais de justice incendié.

Selon le média local La voz de los robles, l’incendie a été déclenché après que la police antiémeute a tenté de « lever les barrages » mis en place par les manifestants dans la ville située à près de 100 kilomètres de Cali (sud-ouest). En réponse, des manifestants encapuchonnés ont mis le feu au bâtiment et ont bloqué l’accès aux pompiers, comme l’ont montré plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.

Le ministre de la Justice, Wilson Ruiz, a condamné sur Twitter les « actes de terrorisme qui cherchent à semer le chaos et la peur », et celui de la Défense, Diego Molano, a dénoncé sur le même réseau social « les vandales » qui « veulent faire obstruction à la justice » avec cette attaque.

La scène évoque de terribles souvenirs dans un pays où la prise du Palais de Justice par la guérilla du M-19 en 1985, et sa reprise sanglante par l’armée, au milieu d’un gigantesque incendie diffusé à la télévision, avaient fait une centaine de morts.

Les violentes manifestations, durement réprimées par les forces publiques, et la plupart des décès ont été enregistrés dans ce département de Valle del Cauca marqué par la pauvreté, le racisme, le trafic de drogue et une résurgence du conflit avec une dissidence des FARC, après les accords de paix signés par cette guérilla en 2016.

Le gouvernement affirme que des membres de la guérilla ont infiltré les manifestants pour provoquer des actes de vandalisme et attaquer les forces de sécurité.