(Rio de Janeiro) Des représentants d’un peuple indigène du Brésil ont dénoncé mercredi de nouvelles attaques de mineurs qui exploitent illégalement le sol de leur réserve, malgré une décision de justice cette semaine ordonnant au gouvernement de protéger les terres indigènes.

« Des criminels terrorisent les dirigeants du peuple Mundurucu pour s’être opposés à l’exploitation minière illégale », a tweeté Sonia Guajajara, coordinatrice de l’Association des peuples autochtones du Brésil (APIB).

« Ils ont incendié la maison » de la représentante mundurucu Maria Leusa Kaba et « continuent de menacer d’autres personnes en représailles à l’opération de la police fédérale dans la région » à la suite de cette décision de justice, a ajouté Mme Guajajara, porte-parole majeure des peuples autochtones au Brésil.

La police fédérale a en effet mobilisé 130 hommes mardi pour une opération contre les mines illégales sur les terres des Mundurucu, « conformément aux mesures demandées par la Cour suprême fédérale » a précisé la police.  

Lundi, un juge de la Cour suprême fédérale du Brésil avait ordonné au gouvernement de Jair Bolsonaro de protéger les peuples indigènes présents sur les territoires Yanomami et Mundurucu, dans le nord de l’Amazonie, « devant la menace d’attaques violentes et de la présence d’envahisseurs ».  

La police n’a pas confirmé les nouvelles attaques dénoncées mercredi par les populations autochtones, mais elle a évoqué l’agressivité, lors de son intervention mardi, d’un groupe de mineurs, qui ont tenté de détruire des véhicules de police.  

Le gouverneur de cette région du nord du Brésil, Helder Barbalho, s’est déclaré mercredi « préoccupé par le climat de tension » et a dépêché sur place des responsables policiers comme médiateurs.  

Depuis 2020, les indigènes yanomami alertent sur la situation extrêmement tendue au sein de leur réserve, la plus grande du Brésil avec 96 000 km².

Les organisations indigènes et environnementales disent déplorer la présence de quelque 20 000 mineurs illégaux en territoire yanomami. Le gouvernement Bolsonaro affirme de son côté que le nombre de mineurs illégaux ne dépasse pas les 3500.   

L’exploitation minière illégale est l’une des principales causes de destruction de la forêt amazonienne.