(Rio de Janeiro) La polémique autour du port du masque par les membres du gouvernement dans un Brésil débordé par la pandémie de COVID-19 a enflé cette semaine, l’un des fils du président Jair Bolsonaro ayant même atteint des sommets de vulgarité en invitant les journalistes à se « les mettre au cul ».

Eduardo Bolsonaro, député et troisième fils du chef de l’État, a été épinglé par la presse pour avoir porté un masque sous le nez, lundi, lors d’une rencontre avec le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou.

C’est dommage que cette presse pourrie qu’on a au Brésil se contente de couvrir ces questions de masques. “Untel porte un masque, l’autre non”… Vous pouvez vous les mettre au cul, putain !

Eduardo Bolsonaro, lors d’une retransmission en direct sur les réseaux sociaux

« On était là-bas pour bosser, on a fait trois escales, il y avait cinq heures de décalage horaire. Quand c’est comme ça, on n’a même pas le temps de prendre une douche, on part directement en rendez-vous », a ajouté le député.

Jeudi, Alexandre Padilha, député de gauche et ancien ministre de la Santé, a réagi à ces propos avec ironie :

La COVID-19 n’est pas transmissible par voie anale. Ça semble absurde de devoir l’expliquer, mais la famille Bolsonaro nous y oblige.

Alexandre Padilha, député de gauche et ancien ministre de la Santé

La délégation brésilienne en visite officielle en Israël avait déjà fait les gros titres quand le ministre des Affaires étrangères, Ernesto Araujo, avait été rappelé à l’ordre dimanche pour ne pas avoir remis son masque après un discours pour une photo à côté de son homologue Gabi Ashkenazi.

Cette visite avait notamment pour but de nouer des accords en vue de l’utilisation au Brésil d’un vaporisateur nasal anti-COVID-19 mis au point en Israël.

Avec plus de 270 000 morts causées par la COVID-19, le Brésil est le deuxième pays le plus endeuillé après les États-Unis, mais le président Bolsonaro a multiplié les apparitions publiques sans masque, y compris lors de bains de foule.  

Mercredi, 2286 décès ont été enregistrés en 24 heures, un nouveau record, le seuil des 2000 décès quotidiens ayant été franchi pour la première fois depuis le début de la pandémie.