(Caracas) Le Venezuela a décidé mercredi l’expulsion de l’ambassadrice de l’Union européenne à Caracas, lui donnant 72 heures pour quitter le pays en riposte à une nouvelle salve de sanctions de l’UE, a annoncé le ministre des Affaires étrangères.  

« Aujourd’hui, sur décision du président Nicolas Maduro nous avons remis en mains propres à Mme Isabel Brilhante […] une déclaration de persona non grata », a indiqué Jorge Arreaza à la presse, après une réunion avec la diplomate.  

« Il lui a été donné un délai de 72 heures pour quitter le territoire vénézuélien », a-t-il ajouté.  

L’UE a sanctionné lundi 19 hauts fonctionnaires du régime de Nicolas Maduro pour leur rôle dans des actes et décisions portant selon elle atteinte à la démocratie et à l’État de droit au Venezuela.

La décision, validée par les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept, porte à 55 le nombre total de responsables et hauts fonctionnaires du gouvernement vénézuéliens sanctionnés par l’UE (interdiction de voyager et gel des avoirs sur le territoire de l’Union).

L’UE a notamment sanctionné Omar Jose Prieto, gouverneur de l’État de Zulia, le commandant des forces armées Remigio Ceballos Ichaso, trois responsables du Conseil électoral, dont sa présidente Indira Maira Alfonzo Izaguirre, ainsi que deux députés.

L’UE avait annoncé en janvier être prête à adopter des mesures restrictives ciblées supplémentaires, compte tenu de la détérioration de la situation au Venezuela à la suite des élections législatives de décembre 2020.

À l’issue de ce scrutin, boycotté par les principaux partis de l’opposition et dont les résultats n’ont pas été reconnus par les États-Unis, l’Union européenne et plusieurs pays d’Amérique latine, le parti du président Maduro et ses alliés ont remporté 256 des 277 sièges de l’Assemblée nationale.

M. Arreaza a dénoncé des sanctions « illégales ». « Espérons que l’Union européenne réfléchisse, espérons que nous puissions reconstruire des ponts d’entente, de dialogue, espérons qu’ils apprennent à (nous) respecter », a-t-il ajouté.  

Le 29 juillet, après une précédente batterie de sanctions européennes, Nicolas Maduro avait déjà déclaré persona non grata Mme Brilhante Pedrosa, de nationalité portugaise, et lui avait donné 72 heures pour quitter le pays.

Toutefois, à l’expiration du délai, le gouvernement avait fait marche arrière, tout en demandant à l’UE « des gestes » en échange.

Le Venezuela est devenu en 2017 le premier pays d’Amérique latine à être sanctionné par l’UE.