(Rio de Janeiro) La ville de Rio de Janeiro, qui est celle qui déplore désormais le plus de morts du coronavirus au Brésil, a interdit vendredi toute célébration dans les rues et la vente ambulante pendant la période du carnaval, sous peine d’un an de prison.

Rio avait déjà annulé son carnaval, avec l’iconique défilé au sambodrome, l’un des plus grands spectacles de la planète.  

Mais le carnaval, qui a lieu en février ou en mars, voit aussi défiler pendant des semaines dans les rues de la « Ville merveilleuse » des millions de personnes, dont beaucoup de touristes étrangers.

Le maire Eduardo Paes a ainsi interdit par décret, du 12 au 22 février, les « rassemblements et défilés des "blocos" de carnaval » et « toute activité récréative » similaire, de même que la vente ambulante qui accompagne ces défilés.

Les « blocos » de chaque quartier peuvent regrouper des centaines de milliers de personnes qui défilent et dansent dans les rues de manière débridée à l’occasion de la plus grande fête de l’année au Brésil.

Les peines encourues vont jusqu’à un an de prison et les instruments de musique et véhicules pourront être saisis.

Les fêtes du carnaval représentent un cauchemar pour les épidémiologues, car elles réunissent traditionnellement des foules immenses, le plus souvent acoolisées, et sans aucune distanciation sociale.

Avec ce décret, le maire veut empêcher toute fête.

« C’est le jeu du chat et de la souris », a déclaré jeudi M. Paes au portail d’informations G1, « nous devrons punir, pénaliser et interrompre […] ceux qui veulent faire la fête ».

En septembre 2020, les écoles de samba, qui organisent le défilé au sambodrome, avaient décidé de le reporter en juillet en raison de la pandémie, misant notamment sur l’élaboration d’un vaccin.  

Mais le maire de Rio a annoncé fin janvier, alors que la campagne nationale de vaccination venait juste de commencer, que sa ville renonçait à organiser cette année son carnaval, en raison de la deuxième vague de l’épidémie de COVID-19.

Avec ses 6,7 millions d’habitants, la ville de Rio a enregistré 17 535 morts de la COVID-19, dépassant désormais celle de Sao Paulo (17 523), qui a une population deux fois plus grande, selon les chiffres du ministère de la Santé.

L’État de Rio de Janeiro, avec 16,5 millions d’habitants, est en outre le deuxième le plus endeuillé, en termes relatifs, après celui d’Amazonas.

Le Brésil est le deuxième pays le plus endeuillé par la pandémie de COVID-19 derrière les États-Unis, avec plus de 228 000 morts.