(Washington) Les États-Unis ont rejeté samedi l’accusation formulée par le Mexique d’avoir fabriqué des preuves contre l’ancien ministre de la Défense,  Salvador Cienfuegos, arrêté à Los Angeles pour trafic de drogue avant d’être renvoyé dans son pays pour y être jugé.

« Les documents publiés par le Mexique […] montrent que le dossier contre le général Cienfuegos n’a pas été inventé de toutes pièces », réfute le département américain de la Justice dans un communiqué.

Le gouvernement mexicain a publié le dossier de plusieurs centaines de pages transmis par les autorités américaines, censé servir de support à la mise en accusation de l’ancien responsable.

Les enquêteurs américains avaient notamment mis la main sur des milliers de textos montrant qu’en échange de pots-de-vin, l’ancien ministre s’était assurée qu’aucune opération militaire ne serait menée contre le cartel mexicain H-2.

« Le département de la Justice des États-Unis s’en tient pleinement à son enquête », assure un de ses porte-paroles.

Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador avait accusé publiquement les autorités américaines vendredi, estimant qu’on ne pouvait pas « inventer de délits », et que personne ne devait « être traité de cette manière ».

Washington s’est par ailleurs dit « profondément déçu » par la décision du parquet mexicain de ne pas poursuivre cet ancien ministre, et d’avoir rendu l’existence de ces preuves publiques.

« La publication de ces informations […] remet en question la capacité des États-Unis à continuer à partager des informations pour appuyer les enquêtes criminelles du Mexique », tonne le département.

L’ancien ministre de la Défense (2012-18), Salvador Cienfuegos, 72 ans, avait été arrêté le 15 octobre à Los Angeles avant d’être rapatrié le 18 novembre à la suite d’un accord entre les deux pays.

La justice américaine l’a accusé de trafic de drogue et de blanchiment d’argent pour avoir supposément aidé un cartel de la drogue appelé H-2 à « faire entrer illégalement aux États-Unis des milliers de kilos de cocaïne, d’héroïne, de méthamphétamines et de marijuana ».